vendredi, novembre 22, 2024
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Face à face Dadis, Toumba: Qui commandait vraiment le régiment en 2009 ?

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Après des reports qui ont alimenté les rumeurs et les attentes, le procès tant attendu des événements tragiques du 28 septembre 2009 reprend enfin son cours. Et pour cette nouvelle étape, l’arène judiciaire s’est transformée en champ de bataille  où les vérités se cherchent entre les déclarations et les justifications.

Ce lundi 15 avril 2024, devant le tribunal criminel, l’attention est rivée sur la confrontation entre Moussa Dadis Camara, Aboubacar Toumba Diakité et Marcel Guilavogui. Les projecteurs se braquent sur la question épineuse : qui détenait les rênes du pouvoir au sein du Régiment à cette époque sombre de l’histoire guinéenne ?

« Des décrets ont été pris pour nommer un commandant du Régiment et son adjoint et me nommant aide de camp c’est-à-dire confident et conseiller direct du président de la République. Mon autorité était circonscrite directement au salon. Cela n’a pas été un fait hasard parce que tout le monde était connu à l’époque. Les fonctions ont été réparties, partant de ça il est facile de se rendre compte la gestion du commandement des hommes c’était la propre discrétion du président de nommer qui il veut dans les différentes fonctions. Donc s’il a nommé des personnes à des fonctions qu’ils ne connaissaient pas les attributions, il ne pourra qu’en vouloir à lui-même », a déclaré Aboubacar Diakité à la barre.

Les débats révèlent un ballet d’accusations, de tiraillements et de tentatives d’éluder les responsabilités. Si Toumba Diakité affirme que les fonctions étaient clairement définies dès la prise du pouvoir, avec une répartition des rôles incluant la gestion de la présidence, Dadis Camara rejette cette version des faits, accusant Toumba d’avoir outrepassé ses prérogatives et d’avoir usurpé le pouvoir. Les échanges sont âpres, les regards chargés de reproches : « Dans le cas précis, il faut qu’on soit honnête, je n’ai aucun intérêt de mentir sur mes subordonnés. Le commandant Toumba vient de dire qu’il était aide de camps, au-delà de ça il y a ce qu’on appelle usurpation du pouvoir. L’acte n’a pas été pris, c’était en attente de chercher des nouveaux commandants du Régiment. Pendant ce temps, c’est le commandant Toumba  qui gérait le Régiment. Un acte officiel prouve qu’en ce moment-là, il était le commandant. Parce que le retrait des jeunes recrues de Kaléah, il est parti il les a sortis avec un acte authentique. », martèle le président Dadis en affirmant que cet acte-là fait de Toumba le commandant du régiment.

Marcel Guilavogui, quant à lui, tente de faire la lumière sur la complexité de la hiérarchie militaire, rappelant que les décisions émanent du Président de la République et de son ministre de la Défense. Selon lui, le président Dadis Camara était incontestablement le commandant du Régiment : « Les décrets sont pris par le président de la République, les notes de service dans l’armée viennent dans les compagnies. Le commandant de compagnie est nommé adjudant de bataillon, chef de section…Mais les titres de responsabilité incombent au président de la République et son ministre de la défense. En aucun cas, je n’ai vu un autre décret nommant une autre personne à la place du colonel Sâa Alphonse. Et c’est le Président lui-même qui les a révoqués de  leurs fonctions. Le président Moussa Dadis Camara était le commandant du Régiment », a s’est prononcé Marcel Guilavogui.

Pendant que les accusations fusent et que les versions divergent, une chose est claire : la vérité se cache dans les dédales d’une armée où les responsabilités semblent se diluer entre les hautes sphères du pouvoir. Dans cette bataille judiciaire, les enjeux sont immenses, tant pour les accusés que pour une nation en quête de justice et de réconciliation.

Mais au-delà des déclarations fracassantes et des joutes verbales, une question persiste : qui, au sein de cette triade d’accusés, détiendra la clef de cette sombre page de l’histoire guinéenne ? Les confrontations se poursuivent, houleuses, tendues, dans l’attente d’une vérité qui tarde à se révéler.

Baïlo Fatako, pour Laguinee.info

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