mardi, décembre 3, 2024
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Nomination des délégués spéciaux : le RPG dénonce un acte illégal du CNRD

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La machine à scandales politique guinéenne tourne à plein régime. Cette fois-ci, c’est le Rassemblement du Peuple de Guinée (RPG), dirigé par l’ancien président Alpha Condé, qui monte au créneau pour dénoncer l’installation des délégations spéciales, acte jugé illégal par les cadres du parti.

Lors de leur assemblée générale ce samedi 13 avril 2024, les ténors du RPG ont tiré à boulets rouges sur cette décision du Conseil National pour le Redressement et le Développement (CNRD) qui a dissous les conseils communaux pour les remplacer par ces délégations spéciales. Une « manœuvre » qui ne passe pas inaperçue et qui suscite la colère au sein du parti.

Marc Yombouno, ancien ministre et membre du RPG, met les points sur les « i » : « La position du RPG est connue bien avant la mise en place des délégations spéciales. Lorsque le ministre Mory Condé avait décidé de dissoudre les conseils communaux, le RPG s’était fait entendre à travers une déclaration. Après le décret de dissolution, nous, c’est-à-dire avec les Forces Vives, avons fait une déclaration pour nous opposer à cette dissolution mais aussi à la mise en place des délégations spéciales ».

Mais ce n’est pas tout. Yombouno tire également la sonnette d’alarme sur les intentions du CNRD : « Si c’est une stratégie pour le CNRD de gagner les élections à venir, c’est une mauvaise stratégie parce que nos militants ne se limitent à ces 7 ou 11 dans chaque circonscription. On a des milliers, voire des millions de militants au-delà de ces équipes de délégations spéciales. Nous avons des militants qui sont vraiment des militants qui ne peuvent être ébranlés quand il y a élection.»

Plus encore, M. Yombouno pointe du doigt l’incohérence entre les actions du CNRD et les principes démocratiques fondamentaux. Selon lui, cette nomination des délégués spéciaux va à l’encontre des règles établies par le Code des collectivités révisé de 2017, qui prévoit des élections pour remplacer les anciens conseils communaux :

« Ce qui est regrettable, c’est l’inconfortabilité de cette décision avec ce qu’ils citent comme référence. C’est-à-dire, vous ne pouvez pas prendre une décision, en faisant référence à un texte juridique, alors que ça ne correspond pas. Ce qui a été fait ne correspond pas avec la référence faite au Code des collectivités révisé de 2017. Prenez le Code en question, lisez très bien. Ils devraient organiser des élections pour pouvoir remplacer les anciens conseils. Il n’y a pas eu de démission globale, il n’y pas eu de délits constitués jugés par des juridictions en la matière, il n’y a eu pas de trois suspensions de suite et il n’y a pas eu de circonstance qui empêcherait la tenue des élections. Donc, il fallait procéder à l’élection pour que ces anciens passent la main aux nouveaux élus. »

Cette dénonciation du RPG intervient dans un contexte politique tendu en Guinée, marqué par une série de changements opérés par le CNRD depuis son accession au pouvoir. Les tensions entre les différents acteurs politiques du pays ne font que s’exacerber, alimentant un climat d’incertitude et de méfiance.

Sirani Diabaté, Laguinee.info

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