Au Sénégal, un collectif dénonce la faible représentation des femmes dans le gouvernement de Bassirou Diomaye Faye. Sur 30 ministres, les visages féminins ne représentent que 4 soit un pourcentage de 13% comparativement à l’ancien gouvernement, elles étaient de 18% selon RFI.

Cette faible représentation des femmes est qualifiée d’inacceptable par plusieurs organisations féminines et des collectifs au Sénégal. Dans une déclaration signée par 255 personnalités et 24 organisations, le collectif dénonce cette sous-représentation des femmes.

La présidente de l’Association des femmes juristes espérant voir une représentativité de la couche féminine assez élevée par rapport à l’ancien gouvernement de Macky Sall, dit être déçue de la réalité.

« C’est une déception, compte-tenu de la rupture annoncée par le nouveau régime dans sa démarche et dans son projet, nous avions espéré que cette composition serait plus égalitaire concernant les femmes. Je pense que des femmes compétentes qui auraient pu occuper des postes et qui sont méritantes, il y en a »,  a déclaré Aminata Fang Niang, une des signataires de cette déclaration, à RFI.

Caucus des femmes leaders, une organisation qui promeut la parité, parle d’un manque de volonté. Elle pense que la compétence y est et s’insurge contre cette régression :

 « Il y a tellement de femmes compétentes dans tous les domaines, on ne peut pas accepter qu’en 2024 on tombe à une représentativité des femmes à 13%. »

Ndeye Arame, chargée de l’administration au sein de l’organisation, de son côté, déclare : «  Nous, on souhaite qu’au nouveau du gouvernement pour les autres fonctions nominatives. On essaie vraiment de rectifier ça», dit-elle chez notre source.

Avec  la nouvelle présidence  au Sénégal de nombreux citoyens et citoyennes sénégalais espéraient voir la parité respecté. Face à cette situation, Seydi Gassama, directeur d’Amnesty international au Sénégal, estime qu’il faut  étendre la parité à tous les secteurs et aussi au gouvernement conformément la loi sur la parité  de 2010.

« On ne peut pas laisser au bon vouloir des politiques de décider de la représentation des femmes. Il faut que cette représentation soit codifiée dans une loi et qu’elle s’impose à eux, qu’elle soit une obligation en tant que leaders de partis politiques», rapporte notre source.

Poursuivant, le défenseur des droits de l’homme, Seydi Gassama interpelle l’assemblée sénégalaise d’introduire un projet de loi sur la parité dans les fonctions nominatives, tandis que le collectif des citoyens et citoyennes  appelle à ce que les futures nominations reviennent à des femmes et demande à rencontrer le président Bassirou Diomaye Faye.

Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info