lundi, octobre 7, 2024
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Canicule mortelle au Mali : les morgues débordent sous la chaleur écrasante

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Le Mali est actuellement en proie à une situation exceptionnelle, avec une chaleur accablante exacerbée par les fréquentes coupures d’électricité. Dans plusieurs villes du pays, le thermomètre grimpe jusqu’à des pics de 48°C. Entre le 1er et le 4 avril, l’hôpital Gabriel-Touré a enregistré l’arrivée de 102 personnes décédées, selon des informations de la RFI. La plupart de ces victimes sont âgées de plus de 60 ans et souffraient de maladies chroniques. Cette année, le pays connaît un mois d’avril d’une chaleur extrême, battant ainsi des records mondiaux.

Dans la ville de Kayes, à l’extrême ouest du pays, le thermomètre a atteint 48,5 degrés le jeudi 4 avril dernier.

Ladji Dibatéré, propriétaire d’une entreprise de pompes funèbres, témoigne de la situation préoccupante. « On a pu observer une augmentation des décès et les morgues sont beaucoup plus remplies », déclare-t-il à la RFI. « Il nous arrive parfois de faire le tour de plusieurs morgues et de ne pas pouvoir y mettre nos défunts, ce qui nous oblige à les conserver à la maison et à procéder à l’inhumation dès 8 heures le lendemain matin. Malheureusement, les coupures d’électricité n’arrangent rien. Les grands groupes électrogènes sont souvent en panne », déplore-t-il.

Il ajoute avec amertume : « Il y a même des hôpitaux où, quand je rentre, je suis obligé d’avoir les deux mains sur le nez. J’ai l’impression que les gens ne se sont pas rendu compte de l’importance d’avoir une morgue digne, qu’on puisse conserver nos défunts, les respecter, qu’ils puissent reposer en paix et en dignité. On ne peut pas laisser les défunts « pourrir » comme ça. »

Dans la capitale Bamako, la plupart des morgues ne disposent pas de groupes électrogènes pour maintenir la température des corps en cas de coupure de courant. Mohamed, ayant perdu son oncle, a dû faire le tour des établissements de santé pour trouver une place, le temps que ses proches organisent les funérailles. « Au quartier Sans fil, il y avait un endroit mais le système de froid ne marchait pas. C’est un ami qui a négocié un espace pour nous dans une mosquée où ils ont une chambre bien climatisée, c’est là-bas qu’on a gardé [le corps]. Même là avec ça, il fait tellement chaud que le matin, quand on est allé chercher le corps, la décomposition avait déjà commencé… »

Cette situation pourrait perdurer, laissant de nombreuses familles dans la tourmente. Le docteur Boubacar Niaré, secrétaire général adjoint du syndicat des médecins, exprime ses préoccupations : « Nous avons des craintes car d’abord, il n’est pas évident que le problème d’électricité soit réglé tout de suite. Ensuite, quand on parle de recrutement, est-ce que l’État va avoir les moyens d’améliorer tout de suite les structures de santé pour recevoir ces cas qui amènent à des situations compliquées ?».

L’année dernière, pour tout le mois d’avril, il y a eu 130 décès. Les professionnels de la santé dénoncent le manque de personnel pour faire face à ces vagues de décès et la nécessité d’une restauration rapide du courant dans les hôpitaux.

Baïlo Fatako, pour Laguinee.info

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