Alors que la fête religieuse approche, la clientèle se fait rare dans les ateliers de couture, laissant présager une période difficile pour ces artisans. Malgré l’anticipation de l’afflux de clients pendant cette période, les ateliers de couture rencontrent des obstacles majeurs, notamment en raison de la conjoncture économique et des coupures d’électricité. Ce vendredi 05 avril 2024, Laguinee.info à travers un de ses reporters a rencontré quelques-uns dans la commune de Ratoma.
Kadiatou Bah gérante de Neka Couture, une couturière, témoigne des difficultés auxquelles elle est confrontée cette année :« Nous éprouvons beaucoup de difficultés en raison de la conjoncture actuelle et des problèmes d’électricité. L’affluence de clients est en deçà de l’année dernière, où nous avions constaté une forte demande. Vous vous imaginez, que vos machines fonctionnent avec de l’électricité mais s’il y en pas ? Comment allez-vous faire ? Ça serait très compliqué. Actuellement c’est le moteur qu’on utilise, on met du carburant et ça c’est une autre dépense. Voilà en raison de tout ça, j’ai rejeté plusieurs demandes, parce que je veux pas prendre des tenues et qu’à la fin je ne puisse pas remplir le contrat entre mon client et moi, d’ailleurs à partir de dimanche j’arrête tout », a expliqué cette maîtresse depuis Koloma marché.
Non loin de là, Lamarana Barry, un tailleur basé à Bambéto , partage son point de vue sur la situation « Les coupures d’électricité sont un obstacle majeur pour nous. Elles ralentissent notre travail et nous obligent parfois à suspendre nos activités. Cela affecte notre productivité et notre capacité à répondre à la demande des clients, qui était plus élevée l’année dernière », a-t-il fait savoir.
Même constat du côté de Mariame de Bambéto, qui exprime ses préoccupations : « En tant que couturière, je fais face à des difficultés croissantes cette année. Mais heureusement pas comme ceux qui utilisent des machines électroniques, nous c’est avec des machine à pédale, donc qu’il y a courant ou pas, on va travailler. Au-delà de cela, les clients se plaignent, ils disent que c’est cher quand nous leur annonçons le prix. Mais nous savons que cette situation est générale. Le pays est très cher. Nous aussi c’est ici qu’on gagne le prix d’habits de nos enfants et le repas de la fête. Donc cette année, vraiment les choses sont très compliquées pour nous mais nous disons Alhamdulilah », a expliqué cette mère de famille derrière sa machine.
Face à ces défis, ils espèrent trouver des solutions alternatives pour maintenir leur activité pendant le mois de Ramadan et satisfaire leurs clients.
Barry Diop pour Laguinee.info