Depuis près de trois ans, plusieurs anciens dignitaires du régime d’Alpha Condé se trouvent derrière les barreaux, accusés de divers délits tels que détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux. Malgré des annonces précédentes de leur libération imminente, le parquet spécial a toujours opposé son veto, notamment avant la réorganisation de la CRIEF (Cour de Répressions des Infractions économiques et financières). Cette situation préoccupe fortement le parti au pouvoir, le RPG, qui réclame ardemment la libération de ses camarades emprisonnés.
L’ancien ministre du Commerce, Marc Yombouno, s’est exprimé sur cette question lors d’une interview avec une journaliste d’Africaguinee. Il a exprimé ses regrets face à la situation difficile dans laquelle se trouvent les anciens dignitaires incarcérés :
« C’est difficile pour des croyants, des pères de familles, des dizaines, des trentaines d’années pour certains, qui fêtaient avec leurs familles, et que trois fois de suite qu’ils fêtent dans les quatre murs en prison, en esprit seulement, parce qu’ils n’ont pas leur entourage à côté. Ils ne peuvent pas aller à la mosquée, ils ne peuvent pas aller à l’église comme avant. C’est difficile. Mais nous nous remettons à la volonté de Dieu, qui est le seul juge, qui est la seule force qui peut changer tout. Et, nous pensons qu’il interviendra pour leur liberté », a-t-il déploré.
Marc Yombouno a également exprimé ses inquiétudes concernant la santé de certains détenus, notamment Damaro, Diané et Kassory, ce dernier étant hospitalisé depuis un certain temps. Il a souligné l’importance du respect de la loi, tout en appelant au respect de celle-ci de part et d’autre :
« Aujourd’hui, nous sommes inquiets des cas des malades comme Damaro, Diané. Les autres, comme Kassory qui est à l’hôpital depuis longtemps, même pour leur santé, c’est vraiment le minimum qu’on puisse faire pour le Rpg et pour des cadres. Nous ne demandons pas plus, nous respectons la loi. Mais aussi, la loi est à respecter de part et d’autre. C’est ce que nous demandons », ajoute-t-il.
Sirani Diabaté, pour Laguinee.info