Au cours du mois de mars, traditionnellement dédié à la mise en lumière des réalisations des femmes, il est essentiel de souligner les réussites individuelles qui défient les normes sociales. À Kankan, une ville dynamique de Guinée, une jeune femme nommée Mariame Ciré N’Diaye émerge comme un exemple inspirant de détermination et de courage dans un domaine traditionnellement dominé par les hommes : la mécanique automobile.
Rencontrée par notre correspondant de Laguinee.info ce samedi 31 mars 2024, Mariame Ciré N’Diaye a partagé son parcours peu conventionnel vers la mécanique. Malgré les stéréotypes de genre qui persistent dans la société guinéenne, Mariame a toujours nourri une passion pour la mécanique, depuis ses premières années à l’école primaire. « Depuis l’école primaire, j’ai commencé à avoir de la passion pour la mécanique. Quand je voyais mes copains aller au garage, j’étais heureuse pour eux. Je partais avec certains mêmes. Quand j’ai eu mon bac, on m’a orientée à Kankan ici, je suis allée m’inscrire au garage de tonton Sabata, parce que c’est ma passion. Je veux être mécanicienne », a-t-elle partagé.
Déterminée à suivre son rêve malgré les obstacles, Mariame a réussi à concilier sa passion avec ses études universitaires en sciences mathématiques à l’Université Julius Nyéréré de Kankan. Pendant son temps libre, elle se rendait au garage pour acquérir de l’expérience pratique aux côtés de ses collègues masculins.
Malgré les défis auxquels elle est confrontée en tant que femme dans un milieu dominé par les hommes, Mariame se sent respectée et égale à ses pairs : « Ici, nous sommes tous égaux, quand, il y a du travail, je partage avec les hommes, le maître ne me défavorise jamais dans le travail parce que je suis une femme, non! On fait tout ensemble, il y a de l’ambiance, et on se respecte mutuellement », a-t-elle affirmé.
Alors que Mariame progresse dans son apprentissage et développe ses compétences en mécanique : « Aujourd’hui, je fais les vidanges, je sais régler le freinage, et plusieurs autres petits travaux. Mais je n’arrive pas faire descendre le moteur d’abord, c’est petit à petit ».
Malgré cette progression, la jeune fille reste confrontée à des défis pratiques, notamment en matière de transport : « J’ai un manque de moyen déplacement, cela me fatigue trop. Je n’ai pas de moto pour aller au garage, et je suis distante de mon garage, l’aller-retour sur taxi-moto, c’est 30 000 GNF ».
Le coût élevé des déplacements en taxi-moto pour se rendre au garage constitue un obstacle financier pour elle : « Aujourd’hui, je fais les vidanges, je sais régler le freinage, et plusieurs autres petits travaux. Mais je n’arrive pas faire descendre le moteur d’abord, c’est petit à petit ».
Malgré ces difficultés, Mariame reste déterminée à réaliser son rêve de posséder son propre garage un jour, où elle pourra partager ses connaissances avec d’autres jeunes passionnés de mécanique. Elle lance un appel à toute personne de bonne volonté pour lui apporter un soutien dans la réalisation de ses ambitions : « Mon rêve est d’ouvrir mon propre garage afin de fermer les enfants aussi. Alors, je demande le soutien des personnes de bonne volonté ».
De Kankan, Karifa Doumbouya, pour Laguinee.info