Le décret annonçant la dissolution des conseils communaux, a surpris plus d’un. Mais certains acteurs sociopolitiques qui ont plus de représentants dans les différentes communes, ne comptent pas baisser les bras face à cette décision du président de la transition. Joint à cet effet par une journaliste de Laguinee.info, le vice-président de l’ANAD a signalé les conséquences d’un tel acte sur le pays.
« Dès le départ nous nous sommes dit qu’on ne peut pas remplacer des organes ou des institutions qui sont meubles par des membres élus par des membres qu’on désigne par décret surtout à la base. Au niveau de la base, c’est là où toutes les décisions les plus importantes ont le plus grand impact. Alors c’est la raison pour laquelle nous avons pensé au niveau de notre formation politique, qu’il vaut mieux qu’on remplace les conseillers élus par d’autre conseillers élus », a rappelé Dr Édouard Zotomou Kpogomou, dans un premier temps.
Selon lui, l’action aurait dû être entreprise dès le début de la transition politique, et le retard dans la prise de cette décision est perçu comme un calcul politique. Il rappelle également que le processus de destitution des membres élus doit suivre des règles strictes, et qu’il est nécessaire de respecter le cadre juridique en place : « Maintenant, attendre plus de 2 ans pour pouvoir acter afin que ceux-là partent, quand-même ça traduit une sorte de calcul politique. Nous, nous ne trouvons pas au niveau du parti que ça soit normal. Cela a été dit et mieux quand on doit démettre les membre d’un conseil élu selon le code des collectivités, il faut que 1/3 de ces membres se soit rendu de malversation condamné et reconnu en justice et c’est en ce moment qu’on peut les démettre. Mais c’est pour mettre des gens qui sont la seulement pour un certain temps et après le processus normal reprend », a expliqué l’homme politique.
Malgré la possibilité de contester cette décision devant la justice, Dr Zotomou reconnaît les défis du système judiciaire guinéen : « Nous pouvons bien attaquer en justice mais au niveau de notre coalition, puisque le décret est tombé hier, nous sommes en train d’analyser, mais ce qui est clair même s’il y a des actes de justice mais compte tenu du fait que notre système judiciaire est très vicieux et là, je pèse mes mots même si vous attaquez en justice, je ne sais pas où ça va partir. Ce qui est certain c’est au niveau justement de la population qu’il faut agir », poursuit l’acteur politique.
Il souligne enfin que cette décision aura des répercussions sur le pays, remettant en question la légitimité du CNRD et sa méthode de gouvernance : « Cette décision aura des conséquences sur le pays, parce que d’abord le CNRD essaie de perdurer la transition en installant unilatéralement ce qui traduit à la méthode plus ou moins dictatorial. Quand on fait cette façon de pouvoir résoudre les problèmes, c’est que on va à l’encontre de certains principes et ça va à l’encontre des dispositions qui auront puis bénéficier même à la population. Forcement il aura des personnes qui ne seront pas d’accord… »
Sirani Diabaté, pour Laguinee.info