Ce mercredi matin, une scène inhabituelle s’est déroulée à Kourémalen, une sous-préfecture de la préfecture de Siguiri, à la frontière entre la Guinée et le Mali. Un groupe de personnes, comprenant 26 femmes voilées, 42 enfants âgés entre 2 et 10 ans, ainsi qu’un homme, a été intercepté par les autorités locales. Ces individus, originaires d’un district de Ségou, au Mali, semblaient chercher refuge en Guinée, fuyant les menaces terroristes qui sévissent dans leur région d’origine.
Le Capitaine Siaka Doumbouya, sous-préfet de Kourémalen, a expliqué comment il a été alerté de la présence de ce groupe : « Nous avons été informés tôt dans la matinée de ce mercredi de la présence de plusieurs personnes devant la mosquée de Kourémalé, en Guinée. Ces personnes sont majoritairement composées de femmes, dont 26 sont voilées, de 42 enfants, et d’un homme. Directement, j’ai appelé le commandant de la gendarmerie et le commissariat pour se rendre sur le lieu. À leur arrivée, nous avons procédé à des interrogations : qui sont-ils, d’où viennent-ils, comment sont-ils arrivés ici et d’où partent-ils ? Ces interrogations nous ont permis de savoir qu’ils viennent d’un district, Ségou, au Mali. Selon eux, les attaques terroristes sont fréquentes dans leur zone, c’est pourquoi ils veulent immigrer en Guinée à côté d’un de leurs frères qui se trouve à Siguiri », explique-t-il.
Lors des interrogatoires, il a été révélé que ces personnes cherchaient à rejoindre un proche à Siguiri, dans l’espoir de trouver un refuge loin des violences terroristes. Cependant, la plupart d’entre eux ne disposaient pas des documents nécessaires pour justifier leur présence en Guinée. Malgré l’absence de preuves liées à des activités terroristes, ils ont été remis aux autorités maliennes, faute de documents légaux pour séjourner en Guinée : « Nous leur avons demandé s’ils avaient un papier d’autorisation pour entrer de cette manière, mais après vérification, peu parmi eux avaient une carte d’identité. Le seul homme qui était dans le groupe nous a dit que c’est lui qui a ses frères à Siguiri, et lui aussi ne détenait qu’une carte d’identité, sans autre papier qui atteste leur autorisation à rentrer en Guinée. Nous avons appelé nos chefs hiérarchiques pour faire le compte-rendu. Finalement, nous avons appelé les autorités maliennes pour leur demander s’ils sont informés de la présence de plusieurs de leurs citoyens qui veulent fuir. Ils ont répondu non. Nous avons constaté que ces personnes sont venues de manière illégale, et les autorités maliennes sont venues nous demander de les mettre à leur disposition»
Le sous-préfet a tenu à rassurer la population en affirmant que ces personnes ne représentaient pas une menace terroriste avérée. Il a souligné que les autorités ont procédé à une fouille minutieuse de leurs bagages, sans trouver d’éléments suspects. Toutefois, il a précisé qu’ils n’avaient pas suivi les procédures légales pour entrer en Guinée et ont donc été remis aux autorités maliennes.
Karifa Doumbouya, pour Laguinee.info
