Le mardi 12 mars 2024, le président de la transition, Mamadi Doumbouya, a donné le coup d’envoi au projet d’exploitation du minerai de fer du Simandou en posant la première pierre. Cette annonce a été accueillie avec une certaine effervescence par de nombreux citoyens, témoignant de l’optimisme suscité par cette initiative pour l’économie guinéenne.
Cependant, dans un discours nuancé et critique, Aliou Bah, président du MoDeL, a exprimé des réserves quant aux implications et à la transparence entourant ce projet. Sur son compte Facebook, il a soulevé des questions essentielles sur les conventions d’exploitation et la légitimité des décideurs publics dans un secteur aussi stratégique :
« C’est compréhensible de voir certains de nos concitoyens se réjouir des avancées portant sur le projet d’exploitation du minerai de fer du Simandou. Mais ne faudrait-il pas s’interroger sur les contours des conventions d’exploitation et la légitimité des décideurs publics (transition militaire) dans un secteur aussi stratégique ? », a-t-il écrit.
Bah a souligné la nécessité d’une gouvernance politique transparente et représentative pour garantir que les bénéfices de l’exploitation des ressources naturelles profitent réellement à la population. Il a également rappelé les défis historiques auxquels de nombreux pays ont été confrontés en matière de gestion des ressources minières, soulignant la nécessité de tirer des leçons de ces expériences passées pour assurer un avenir meilleur pour la Guinée :
« Partant de l’amère expérience de plus de 50 ans de gestion des ressources minières et de la malédiction des mines pour la plupart des pays politiquement mal gérés, a-t-on des raisons de croire que le Simandou sera le déclic pour un meilleur futur de la Guinée ? », a-t-il questionné, exprimant ainsi ses préoccupations quant à l’impact réel du projet sur la vie des Guinéens.
Dans un appel à la prudence et à la vigilance, Aliou Bah a insisté sur l’importance de la participation citoyenne et de la transparence dans la mise en œuvre du projet Simandou :
« Pour ma part, le réalisme et l’esprit critique m’obligent à être prudent et lucide car ma préoccupation principale est l’impact positif de l’exploitation des ressources sur les conditions de vie des populations. Cet objectif ne peut être atteint qu’à travers la gouvernance vertueuse et représentative, la stabilité et l’efficacité des institutions publiques, et le contrôle citoyen. »
Boundèbengouno, pour Laguinee.info
