Les juges de la Haute Cour de Nyamirambo ont refusé la demande de candidature de l’opposante Victoire Ingabire pour les élections présidentielles du 15 juillet au Rwanda, ce mercredi. Figure emblématique de l’opposition au Paul Kagamé, la femme a vu ses droits politiques violés. Elle a été condamnée à 15 ans de prison pour « conspiration contre les autorités par le terrorisme et la guerre. » a appris Laguinee.info à travers rfi
« Je ne suis pas d’accord avec cette décision. Elle est clairement politisée. Nous avons toujours un pays où les tribunaux ne sont toujours pas indépendants », rétorque Victoire Ingabire suite au rejet de sa candidature aux élections présidentielles par le Tribunal.
Déposée en février dernier pour retrouver ses droits politiques et notamment le droit de se porter candidate à l’élection présidentielle Rwandaise. Victoire Ingabire a affirmé avoir pourtant respecté toutes les conditions imposées après sa libération par grâce présidentielle en 2018.
Pour elle, cette décision de justice est décevante. Elle comptait se présenter au scrutin présidentiel, prévu le 15 juillet prochain, contre le président Paul Kagame, candidat à sa réélection pour un quatrième mandat.
Selon cette femme politique, c’est « Une occasion manquée pour le Rwanda, affirme-t-elle, de faire des avancées significatives vers l’établissement d’une véritable démocratie. »
Pendant une audience en février, le procureur de la République avait déjà requis contre la réhabilitation de Victoire Ingabire, qui selon lui, avait notamment poursuivi des activités politiques après sa libération.
Libérée à travers une grâce présidentielle, l’opposante s’est vu imposer des conditions.
«Lors de la grâce présidentielle accordée à Ingabire, certaines conditions ont été fixées qu’elle doit respecter. Il est impossible d’annuler la condamnation, puisque les conditions imposées lors de sa grâce présidentielle n’ont pas expiré. Son appel est donc sans fondement », a déclaré de son côté le tribunal rwandais dans sa décision.
Elle ne pourra pas faire appel de cette décision avant deux ans. Elle a dénoncé avoir été déchue de ses droits après sa condamnation en 2013 à 15 ans de prison notamment pour « minimisation du génocide de 1994 ».
D’origine hutu, Victoire Ingabire avait été arrêtée et accusée de nier la réalité du génocide, après avoir demandé en janvier 2010 que les auteurs de crimes contre les Hutus soient aussi jugés.
Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info