L’Association des Victimes du Camp Boiro et le Consortium des Associations des Jeunes pour la Défense des Victimes lancent un appel à la réhabilitation et à la réconciliation.
Dans une conférence de presse tenue ce mercredi 13 mars 2024 à la Maison de la Presse, l’Association des Victimes du Camp Boiro (AVCB) et le Consortium des Associations des Jeunes pour la Défense des Victimes en Guinée (COJEDEV-Guinée) ont présenté un magazine dédié aux violences politiques ayant sévi en Guinée depuis son indépendance. Le président de COJEDEV, Boussouriou Diallo, a expliqué que ce magazine avait pour objectif de mettre en lumière les séquelles, tant visibles qu’invisibles, des violations des droits de l’Homme et de permettre aux victimes de partager leur vécu.
« Ce magazine vise à permettre aux victimes de vider leur cœur et aux survivants d’exprimer leurs expériences, dans le but de formuler un plaidoyer auprès des autorités pour une réconciliation totale. Nous avons donné la parole à 15 victimes de différents régimes politiques et avons travaillé en collaboration avec l’AVCB, partie prenante de ce projet, financé par notre partenaire basé à New York » , a déclaré Boussouriou Diallo président du COJEDEV.
Les attentes des intervenants sont claires. Dr Amadou Tounkara, exprimant son espoir que les cris de cœur des victimes soient entendus et pris en compte, a souligné la nécessité de dénoncer les procès iniques et de réhabiliter les victimes. « Il faut prouver aux gens que ces victimes ont été accusées » , a-t-il affirmé.
Quant au souhait de Dre Rama Taran Diallo, elle a plaidé pour l’ouverture des charniers afin que les familles puissent se recueillir. « Je voudrais qu’on réhabilite nos parents. Depuis 1958, les crimes ont perduré jusqu’à aujourd’hui. Il faut accepter d’ouvrir ce dossier pour que la Guinée puisse vraiment décoller. Les corps appartiennent aux familles, il faut qu’ils ouvrent les charniers pour que nous puissions nous recueillir » , a-t-elle insisté.
Barry Diop pour Laguinee.info