À la suite de son interview accordée à RFI ce mardi 12 mars 2024, le nouveau Premier ministre guinéen, Amadou Oury Bah, a abordé la question cruciale du retour à l’ordre constitutionnel en Guinée. L’entretien, d’une durée de plus de 17 minutes, a permis à Bah Oury de clarifier plusieurs points concernant la transition politique en cours dans le pays.
Au cœur des discussions, la durée de la transition a été soulevée, à laquelle Bah Oury a répondu en soulignant que celle-ci dépendait des avancées sur le terrain. Il a notamment évoqué la nécessité de finaliser le recensement administratif à vocation d’état civil (RAVEC) et d’extrapoler le fichier électoral à partir de celui-ci. Le référendum, identifié comme un objectif majeur par le président du CNRD, le Général Mamadi Doumbouya, devrait être organisé d’ici la fin de l’année, ouvrant la voie à d’autres processus électoraux ultérieurs : « Je pense que la durée de la transition dépend de ce qui doit être fait sur le terrain. Nous avons besoin de finaliser le recensement administratif à vocation d’état civil (RAVEC), de ce fichier, il y aura l’extraction du fichier électoral. À partir de l’établissement de ce dernier, le référendum a été indiqué comme étant un objectif majeur par le président du CNRD, le Général Mamadi Doumbouya. Donc d’ici la fin de l’année, il faut nécessairement que le référendum puisse être tenu. À partir de ce moment-là, les autres processus électoraux vont être déclinés. »
Concernant la tenue du référendum cette année et les élections présidentielles en 2025, Bah Oury a exprimé une prudence liée au contexte actuel, marqué par des défis financiers et une nécessité de stabilisation politique. Il a souligné la nécessité de terminer les étapes du chronogramme de la transition dans un climat de sérénité relative : « Je ne peux pas le dire parce qu’il y a beaucoup de contingences. Dans un contexte où nous accusons une fragilité sur le plan financier, nous devons travailler à la stabilisation, à la décrispation politique pour avoir une possibilité d’examiner et de réaliser les étapes du chronogramme de la transition dans une relative sérénité. Donc l’objectif, c’est de finir cela et pense que 2025 est une bonne période pour couronner l’ensemble du processus toujours avec l’aide de Dieu parce l’explosion du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum a été vraiment un coup très dur, et qui impacte l’ensemble des activités de l’État aujourd’hui», explique-t-il.
Malgré les critiques de certains leaders politiques concernant les intentions des militaires au pouvoir, Bah Oury a affirmé que la transition vise avant tout la cohésion nationale et une réconciliation effective. Il a souligné les efforts déployés sur le terrain, notamment l’organisation du procès du 28 septembre 2009, comme preuve du leadership de la transition guinéenne.
Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info