Le paysage politique au Tchad s’anime alors que Succès Masra, Premier ministre de la junte militaire, entre dans la course présidentielle du 6 mai, juste huit jours après la candidature du président de transition, le général Mahamat Idriss Déby Itno. Cette annonce a suscité des réactions vives au sein de l’opposition, dénonçant une « candidature prétexte » destinée à valider un scrutin jugé biaisé d’avance, rapporte l’AFP citée par tv5monde.

Masra, ancien opposant, avait conclu un accord de réconciliation avec Mahamat Déby avant de devenir Premier ministre le 1er janvier. Son entrée dans la course présidentielle est perçue comme une stratégie visant à instiller un semblant de pluralité dans un processus électoral largement dominé par Mahamat Déby, selon l’opposition.

Le Premier ministre, âgé de 40 ans et docteur en sciences économiques, s’est exprimé lors d’un meeting d’investiture, affirmant sa volonté de « réparer les cœurs et réunir le peuple ». Néanmoins, les critiques fusent, notamment concernant son ralliement à la junte et les conditions de son maintien en tant que Premier ministre après les élections.

Selon notre source, sa candidature est contestée par une partie de l’opposition qui la qualifie de « farce » visant à légitimer le pouvoir militaire actuel. Les tensions politiques s’exacerbent suite à la mort tragique de Yaya Dillo Djerou, principal rival politique du général Déby, dans des circonstances controversées.

Des voix s’élèvent pour dénoncer des « manœuvres cosmétiques de légitimation », mettant en lumière un système politique où le pouvoir est traditionnellement consolidé par les armes plutôt que par des processus démocratiques.

Dans ce climat tendu, la présidentielle au Tchad semble s’inscrire dans un schéma complexe où la compétition politique est entachée de suspicions et de désaccords, révélant les enjeux cruciaux autour de la gouvernance et de la démocratie dans ce pays d’Afrique centrale.