Le Comité central du Parti des Peuples Africains (PPA-CI) a marqué un tournant politique ce samedi 9 mars 2024, en désignant l’ancien président Laurent Gbagbo comme son candidat à l’élection présidentielle de 2025. Une décision qui soulève des questions cruciales sur la légalité de sa candidature, étant donné son statut d’inéligibilité.
Dans un communiqué publié par son parti, Laurent Gbagbo a accepté cette proposition lors d’une réunion rassemblant ses partisans. « Je suis prêt à me battre pour notre pays, pour notre peuple, pour notre avenir », a-t-il déclaré, suscitant les acclamations de ses partisans enthousiastes.
Pourtant, l’ancien président ivoirien reste inéligible aux yeux de la loi. Acquitté par la justice internationale des accusations de crimes contre l’humanité, il demeure sous le coup d’une condamnation nationale prononcée en 2018 pour le « braquage » de la Banque Centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) en 2011, dans le contexte de la crise post-électorale.
La grâce présidentielle dont il a bénéficié en 2022 de la part du président Alassane Ouattara ne l’a pas amnistié, laissant intacte sa condamnation et son inéligibilité. En vertu de la loi, toute personne condamnée ne peut se présenter à une élection.
Le PPA-CI prévoit un « congrès extraordinaire » pour officialiser la désignation de Laurent Gbagbo comme candidat et entend œuvrer pour sa réinscription sur la liste électorale. Cette démarche intervient dans un contexte politique tendu où le PDCI, principal parti d’opposition, a récemment élu un nouveau président, Tidjane Thiam, sans clarifier ses intentions quant à la présidentielle de 2025.
Il est à noter que ni Tidjane Thiam, ni le président actuel Alassane Ouattara, n’ont encore annoncé officiellement leur candidature à cette échéance présidentielle.
La désignation de Laurent Gbagbo comme candidat à la présidentielle de 2025 marque un épisode majeur dans le paysage politique ivoirien, soulevant des questions juridiques et politiques fondamentales quant à l’avenir de la démocratie en Côte d’Ivoire.
Boundèbengouno, pour Laguinee.info