Des centaines de jeunes, partis en quête d’un avenir meilleur, ont été interceptés sur la route de l’Occident et rapatriés en Guinée. L’Organisation Internationale pour les Migrants (O.I.M) s’est engagée à leur fournir une assistance pour faciliter leur réintégration sociale. Cependant, à Kankan, l’antenne régionale de cette institution internationale est accusée par ces jeunes d’avoir considérablement tardé dans le processus de paiement des primes d’accompagnement, selon les témoignages recueillis auprès de certains d’entre eux.

Keletigui Doukouré, l’un des migrants rapatriés de l’Algérie, exprime son désarroi : « Depuis notre retour en mars 2023, nous n’avons reçu aucune information claire. On nous a demandé de monter des projets évalués à 10 millions de FG, que nous avons soumis. Sept mois plus tard, en janvier 2024, on nous a à nouveau demandé de présenter un projet, cette fois-ci évalué à 8 millions de FG. Nous ne comprenons pas cette situation. Cela fait maintenant un an que nous attendons. »

Les sentiments de frustration sont partagés par Kémo Camara, un autre migrant rapatrié de Tunisie : « Notre groupe est revenu en juin 2023, mais nous sommes toujours dans l’obscurité quant aux actions de l’OIM à Kankan. Parfois, on nous demande d’établir des devis pour nos projets, puis on nous dit de patienter. Depuis le début de l’année 2024, nous sommes plongés dans cette attente interminable. Nous espérions un meilleur accompagnement de leur part, mais cette situation est vraiment dommageable. »

Interrogé sur ces accusations, un haut cadre de l’institution a refusé de commenter officiellement, affirmant seulement que le processus suit son cours normal.

De Kankan, Karifa Doumbouya pour laguinée.info