jeudi, septembre 19, 2024
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Sommet de la Cédéao : les avocats de Bazoum demandent aux Chefs d’Etat d’exiger sa libération avant la levée des sanctions

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À la veille du Sommet extraordinaire des Chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO sur le Niger, le collectif des avocats de l’ancien président a rendu publique une déclaration de presse dans laquelle ils ont rappelé aux dirigeants ouest-africains le sort de l’ancien chef de l’État, détenu depuis le 26 juillet 2023 par les militaires au pouvoir à Niamey, en dépit de la décision de la Cour de justice de la CEDEAO du 15 décembre 2023 qui a qualifié cette détention d’« illégale », avant d’ordonner sa « libération immédiate » ainsi que son rétablissement dans ses fonctions constitutionnelles. Le collectif des avocats du président déchu Mohamed a par conséquent demandé aux chefs d’État de la CEDEAO d’exiger sa libération conformément à leur responsabilité de faire respecter les décisions de l’organisation communautaire.

La sortie médiatique du Collectif des avocats de Bazoum Mohamed intervient à la veille du Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat de la Cédéao prévu ce samedi 24 février à Abuja, avec comme principal ordre du jour, la situation politique au Niger. Lors de leur dernière session, le 10 décembre 2023, les dirigeants ouest-africains avaient certes reconnu le coup d’Etat du 26 juillet 2023 qui a renversé le régime de Bazoum Mohamed mais ont posé comme l’une des conditions préalables, la libération de l’ancien président ainsi que celle des membres de sa famille et de ses plus proches collaborateurs qui sont détenus par les militaires depuis la prise du pouvoir par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP).

Le 15 décembre, la Cour de Justice de la Cédéao a rendu sa décision dans l’affaire opposant l’ancien Président à l’Etat du Niger. Les juges communautaires ont estimé que la détention de l’ancien chef de l’Etat et de sa famille est «illégale » et ont donc ordonné sa libération immédiate ainsi que son rétablissement dans ses fonctions régaliennes. Depuis, «aucune information n’a été fournie ni par les autorités du Niger, ni par la Cedeao, sur l’exécution de la décision», ont déploré les avocats dans leur communiqué publié ce vendredi 22 février.

Depuis, peu de choses ont bougé officiellement sur le cas de l’ancien président. Grace à la médiation togolaise, son fils Salem a été élargi et sortie de détention  tout comme l’ex première Dame Khadija Bazoum qui a toutefois décidé de rester aux cotés de son époux, au sein de la résidentielle présidentielle où il est toujours détenu. Les négociations annoncées entre la Cédéao et les autorités de transition ont capoté avant même d’avoir commencé et fin janvier, le Niger a décidé, de pair avec le Burkina Faso et le Mali, de se retirer de l’organisation communautaire.

Le Sommet extraordinaire de ce samedi va être consacré presque exclusivement à la situation au Niger avec comme principal enjeu, la levée ou non des sanctions économiques et financières imposées au pays au lendemain du coup d’Etat de juillet 2023. Selon plusieurs sources, il est attendu un allègement de ces sanctions à défaut d’une levée totale comme l’a plaidé dans une lettre ouverte adressée aux dirigeants ouest-africains,  l’ancien Président du Nigéria et membre fondateur de la Cédéao, le général à la retraite Yakubu GOWON.

C’est certainement ce qui a poussé le Collectif des avocats de Bazoum Mohamed de monter au créneau pour plaider le cas de leur client car avec la levée de sanctions sans obtenir la libération de l’ancien Président, les moyens de pression vont beaucoup s’amenuiser sur les autorités de transition, ce qui risque de contrarier davantage le sort de l’ex chef de l’Etat et de ses collaborateurs. « C’est la responsabilité de la Cedeao et de ses Etats membres de s’assurer que les décisions de justice soient effectivement appliquées et que le président Bazoum et son épouse soient libérés »  a déclaré Mohamed Seydou Diagne, coordinateur du collectif d’avocats, dans le communiqué transmis à la presse et dans lequel, il est rappelé que « la Cour a ordonné aux autorités militaires de les libérer immédiatement et de restituer le pouvoir du président Bazoum, dont le mandat lui avait été confié démocratiquement ».

Selon le collectif, bien que leur client Mohamed Bazoum est accusé de « complot ayant pour but de porter atteinte à l’autorité de l’Etat », il n’a jamais été présenté à un magistrat et ne reçoit aucune visite, sauf celle de son médecin, et cela depuis le 19 octobre 2023.

A.Y.Barma (actuniger.com)

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