Le Forum Économique d’Émergence Magazine (FEEM) a ouvert son deuxième jour avec un panel de discussion animé sur la création éventuelle d’une banque agricole en Guinée. Cette banque pourrait contribuer à dynamiser le secteur agricole du pays. Réunissant des experts du secteur agricole et financier guinéen, cette session a donné lieu à des échanges passionnés et à des opinions divergentes.
Sous le thème « Banque agricole : une alternative pour le développement du secteur agricole ? », le débat a captivé l’intérêt des participants, cherchant à trouver des solutions concrètes aux défis persistants rencontrés par l’agriculture guinéenne.
Kouramodou Magassouba, inspecteur général du ministère de l’Agriculture et de l’Élevage et ancien directeur général de la FODAC, a pris la parole pour remettre en question la pertinence d’une telle initiative. Il a souligné les obstacles financiers et réglementaires qui pourraient entraver la viabilité d’une banque agricole en Guinée.
« Créer une banque de façon globale, c’est conditionné. Pour créer une banque, la Banque Centrale va vous demander 200 milliards, ce qui est minime par rapport au déposant. La Banque appartient non pas aux actionnaires, mais aux déposants, et la plupart des déposants en Guinée sont des comptes courants. Le secteur agricole étant un secteur où l’on dépense trop, on ne peut pas prendre des crédits à court terme pour financer des projets à long terme. Compte tenu de l’écosystème du secteur agricole en Guinée, il serait difficile pour une banque étrangère de venir prendre une participation dans le capital de cette banque agricole que l’on souhaite créer. Il y a aussi des contraintes réglementaires que les agriculteurs ne pourront pas respecter. Donc, il serait difficile qu’une banque agricole survive en Guinée », a expliqué M. Magassouba.
Au lieu de cela, l’ancien directeur de la FODAC, a proposé la création d’une « institution financière spécialisée » adaptée aux besoins spécifiques du secteur agricole. Cette alternative, selon lui, offrirait une solution plus viable en fournissant des services financiers adaptés aux agriculteurs, aux transformateurs et aux transporteurs, tout en travaillant en étroite collaboration avec le gouvernement pour développer des solutions réglementaires appropriées :
« Une institution financière spécialisée, soutenue par des solutions réglementaires adaptées, serait mieux placée pour fournir des services financiers adaptés aux besoins des agriculteurs, des transformateurs et des transporteurs. C’est une solution plus pragmatique pour résoudre les problèmes agricoles. »
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Dans un contexte où le développement agricole est crucial pour la croissance économique et la sécurité alimentaire de la Guinée, le débat sur l’établissement d’une banque agricole soulève des questions essentielles sur les meilleures approches pour soutenir ce secteur vital.
Ibrahima Alhassane Camara, pour Laguinee.info
