dimanche, novembre 24, 2024
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Condamnation de Pendessa : « C’est une décision qui ne repose sur aucune base légale » dixit Maître Salifou Béavogui

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Le verdict est tombé ce vendredi 23 février 2024 au TPI de Dixinn dans l’affaire du Secrétaire Général du Syndicat de la Presse Privée de Guinée (SPPG), Sékou Pendessa, a suscité des indignations au sein de la corporation. Condamné à six mois de prison, dont trois avec sursis, Sékou Pendessa voit sa lutte pour la liberté de la presse et la démocratie injustement réprimée.
Face à cette situation, un reporter de Laguinee.info a joint par téléphone son avocat, maître Salifou Béavogui, qui vivement contesté le verdict, le qualifiant d’injuste et dépourvu de fondement juridique solide. Selon lui, les charges retenues contre son client n’ont jamais été l’objet de poursuites formelles ni même discutées lors du procès. « Cette décision est tout sauf une décision de justice. Les infractions pour lesquelles notre client vient d’être injustement condamné et retourné en prison, n’ont jamais fait l’objet de poursuites, n’ont jamais fait l’objet d’instruction préparatoire, n’ont jamais fait l’objet de débats à l’audience, et encore moins de contradictions. Ce sont d’autres infractions que le tribunal est allé chercher dans le code pour servir de base à une condamnation qui n’existe pas. Les allégations d’avoir provoqué un attroupement via les réseaux sociaux, portant atteinte à l’honneur et à la dignité des personnes, sont infondées et arbitraires», a-t-il martelé

Poursuivant, souligne qu’aucun appel public à l’attroupement n’a été lancé par Pendessa, et aucune victime n’a été identifiée dans cette affaire. « Il a été condamné expressément à la lecture à la volée, d’avoir provoqué un attroupement dans un lieu public, et que cet attroupement aurait porté atteinte à l’honneur et à la dignité des personnes, et que cet attroupement a été provoqué par la voie des réseaux sociaux, par la voix des infractions telles que prévues par la cybercriminalité, mais ça, c’est du faux et archi faux. Sékou Jamal Pendessa n’a jamais appelé au public, il n’a jamais provoqué un attroupement, et cet attroupement n’a jamais porté atteinte à l’honneur et à la dignité de qui que ce soit, et il n’y a pas eu de victimes dans cette affaire. La Maison de la Presse est une maison professionnelle, une maison qui sert de domicile légal pour les journalistes, c’est là où Pendessa s’est trouvé avec ses collègues. Donc, toutes ces infractions là sont fausses et n’ont rien de juridique », a-t-il rajouté

L’argument principal de la défense réside dans le contexte de l’incident dit maître Béa: « La Maison de la Presse, où Pendessa se trouvait avec ses collègues journalistes, est un lieu professionnel et non un espace public où des attroupements seraient susceptibles d’être provoqués. Ainsi, les accusations portées à l’encontre de Pendessa sont non seulement infondées mais également dénuées de toute base juridique solide», précise-t-il.

Face à cette « injustice flagrante » , maître Beavogui a annoncé que l’équipe de défense fera appel de la décision. « Nous allons systématiquement faire appel, nous l’avons déjà annoncé dans la salle. Nous allons relever appel, car, c’est une décision qui ne repose sur aucune base légale, si ce n’est que l’arbitraire et l’injustice. Aujourd’hui, Pendessa est en prison simplement parce qu’il demande la libération de l’Internet, la libération des médias privés, l’exercice des libertés, l’exercice de l’état de droit et de la démocratie. Et comme il se bat pour ces valeurs, nous allons continuer à nous battre à ses côtés » , a-t-il déclaré.

Barry Diop, pour Laguinee.info

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