Le président Mamadi Doumbouya, a dans un décret lu sur les ondes de la télévision nationale ce 19 février dissout le gouvernement de Dr Bernard Gomou. Une décision qui intervient dans un contexte miné par des crises syndicales, politiques et de bisbilles entre certains hauts cadres de l’État. Face à cette cette décision du chef de la junte militaire, les acteurs de la société civile de Coyah n’ont pas tardé à réagir. Interrogé par une journaliste de Laguinee.info ce mardi 20 février 2024, Ibrahima Sory Diallo pense que « Mamadi Doumbouya a voulu sauver sa tête ».
“Il est un peu difficile de parler sur cette affaire parce que je vois l’équipe de Dr Bernard gomou à l’image de l’équipe de Kaba Diawara lors de la CAN 2023, dont l’espoir s’est transformé subitement en désespoir. Donc, dans ce précédent gouvernement, il y avait vraiment de la discordance dans la conduite des services de l’action publique et que le peuple en avait marre. Je pense que Mamadi Doumbouya a voulu sauver sa tête, c’est pourquoi il a décidé de dissoudre ce gouvernement”. Pense Ibrahima sory Diallo
Il s’inquiète tout de même que cette dissolution ne soit que pas tape-à-l’œil pendant que le gouvernement était au terme même de la transition.
Cet acteur de la société civile dit être en manque de mots pour expliquer ce que le président de la transition vient de faire:
« car ils sont vers la fin de la transition, s’ils attendent à la dernière minute pour procéder à la dissolution du gouvernement, ça nous donne à réfléchir. L’autre inquiétude, c’est le peuple qui en a eu marre de ce gouvernement. Ce n’est pas lui le président. C’est pourquoi je vous dis qu’il y a tellement de difficultés de comprendre voire de se prononcer sur ce que Mamadi Doumbouya vient de faire« .
Plus loin, M. Diallo a regretté le fait que Mamadi Doumbouya, ait reconduit tous ces ministres alors que la plupart de ces derniers avaient obtenu un mauvaise moyenne pendant l’évaluation gouvernementale initiée par Dr Bernard Goumou.
Ce n’est pas tout. Il évoque ensuite les conséquences que cette dissolution pourrait causer au peuple guinéen.
“Cette crise va s’enliser parce que le président ne pourra pas nommer un gouvernement avant 30 jours, chose qui va nous enfoncer de plus dans la crise . Le gouvernement qui sera nommé aussi va revenir forcément au plan d’initiation de l’action publique. C’ est un grand retard. Ensuite, avec ces intérimaires l’action publique ne fonctionnera pas normalement, car leurs services sont limités devant les partenaires et les bailleurs. Les directeurs nationaux peuvent signer mais c’est la signature du ministre qui compte .Donc, en 2024 le peuple de Guinée doit savoir serrer bien la ceinture pour faire face à cette crise qui s’est présentée. Elle est à la fois politique et économique« , conclut Ibrahima Sory Diallo, responsable suivi évaluation de la société civile à Coyah .
De Coyah, Mariama Dalanda Bah, pour Laguinee.info