Le récent forum organisé par le gouvernement guinéen à Dubaï a suscité une vague de réactions après l’annonce d’un financement de 7 milliards de dollars. Cependant, cette nouvelle a été accueillie avec une certaine prudence, compte tenu des procédures complexes qui doivent encore être accomplies avant le déblocage effectif de ces fonds.

Dans un post sur son compte Facebook, Aliou Bah, acteur politique et président du MoDeL, a exprimé des réserves quant à la portée réelle de cette annonce. Il déclare : « Au lieu de faire croire que les promesses de financement sont des acquis concrets, le gouvernement du CNRD ferait mieux de nous dire le coût de l’organisation du forum et celui de la prise en charge des participants-vacanciers à Dubaï. »

Il souligne également que la concrétisation des engagements financiers est soumise à diverses conditionnalités, notamment politiques, économiques, et sécuritaires, ainsi qu’à des critères stricts évalués par les institutions financières. L’acteur politique insiste sur l’importance de créer un environnement propice à l’investissement, plutôt que de dépenser des ressources dans des événements coûteux : « D’une façon ou d’une autre, les ressources financières annoncées dans de telles circonstances, passent par le circuit bancaire dont les critères d’appréciation des projets sont techniquement rigoureux. En plus du regard vigilant de l’ensemble des créanciers bi et multilatéraux », écrit Aliou Bah

Par ailleurs, Monsieur Bah critique les précédents gouvernements pour leurs annonces de financement mirobolantes qui n’ont pas abouti à des résultats tangibles pour le développement du pays. Il cite l’exemple du PNDES présenté comme un levier majeur pour la croissance, mais qui n’a pas empêché la précarité économique, la crise dans le secteur minier, la corruption, et les détournements de fonds publics : « Le défunt régime du RPG avait présenté le PNDES comme étant le jackpot pour le développement de la Guinée. Plus de 50 milliards de dollars cumulés en… annonces de financement. Au résultat, la précarité économique, l’hypothèque des mines dans la région de Boké, la corruption à grande échelle et les détournements des deniers publics. Décidément nos dirigeants ne sont brillants que pour les effets d’annonce, la vente d’illusions et les discours pompeux », critique-t-il.

Boundèbengouno, pour Laguinee.info