L’activiste de la société civile, Alseny Farinta Camara, responsable à l’organisation du FNDC, s’est exprimé sur le bras de fer entre le Chef du gouvernement et le ministre de la justice. Cela fait suite aux injonctions de poursuites judiciaires contre des cadres de l’administration, souvent rendues publiques par le ministre de la justice, Garde des Sceaux.
Dans cet entretien accordé à la rédaction de Laguinee.info, il déballe les causes de ce ping-pong entre ces hauts cadres de l’Etat.
Laguinee.info: Quel regard portez-vous sur les incompréhensions entre le Premier ministre et Charles Wright du même gouvernement ?
Alseny Farinta Camara: Il faut comprendre que le processus de moralisation des affaires publiques, la transparence budgétaire, la redevabilité dans la gestion et l’organisation des affaires publiques sont des exercices démocratiques qui incombent à tous les dirigeants quel que soit le niveau de responsabilité. Cependant, il y a des approches méthodologiques qu’il faut questionner notamment les multiples injonctions sans résultat significatif du ministre d’État, Alphonse Charles Wright. Nous ne sommes pas dans une galerie pour nous informer constamment des injonctions qui n’aboutissent pas. Ce bras de fer qui oppose ces deux commis de l’État notamment Dr Bernard Gomou et Alphonse Charles Wright est d’une bassesse indescriptible.
Laguinee.info : Pensez vous que cela démontre l’incompétence de ce gouvernement ?
Pourquoi le Premier ministre est-il incapable de convoquer son ministre d’État pour s’entretenir avec lui dans le secret du cabinet au lieu d’adresser un courrier au contenu déconcertant ? Il y a des règles et principes qui régissent le bon fonctionnement de l’administration publique. Si celles-ci ne sont pas maîtrisées et respectées par les cadres, il ne faut pas hésiter à dénoncer l’inculture et l’incompétence dans une telle situation. J’ai l’impression de voir un système de pilotage à vue au sein de l’administration du président Mamadi Doumbouya. J’estime en toute responsabilité que le Premier ministre, Dr Bernard Gomou n’a pas le droit d’interrompre une action judiciaire en cours, c’est une ingérence inadmissible, inconcevable et inacceptable du pouvoir exécutif dans les affaires judiciaires. C’est d’ailleurs même une suite factuelle de la boussole déboussolée du CNRD.
Laguinee.info : Un mot à l’endroit du ministre de la justice aussi?
Il est aussi impératif pour le ministre d’État, Charles Wright de clarifier aux citoyens Guinéens dans un bref délai la situation des précédentes injonctions. Car, je souscris entièrement à la demande du Premier ministre qui dit l’avoir personnellement et officiellement saisi mais il n’a pas eu les nouvelles de ces anciennes injonctions. L’administration publique n’est pas un espace de plaisanterie.
–Si vous aviez un conseil à donner pour l’image du pays, quel serait ce mot envers ce gouvernement afin d’éviter ces genres de comportements ?
Il est difficile de conseiller un système de gouvernance qui parle trop mais qui n’écoute pas ses citoyens épris de paix, de justice et soucieux du développement socio-économique surtout si le bras de fer gouvernemental est parrainé par le président de la Transition. Donc, il lui appartient tout seul de tirer les conséquences de cette situation qui ternit la République.
Entretien réalisé par Sirani Diabaté, pour Laguinee.info