Les Guinéens sont confrontés à une flambée des prix des denrées alimentaires, provoquée par un protocole d’accord controversé entre le gouvernement et l’Union Nationale des Consommateurs. Les réactions fusent de toutes parts, exprimant frustration et inquiétude face à cette situation préoccupante.
Interrogé par téléphone ce samedi 10 février 2024 par l’une des reporters de Laguinee.info, Kéamou Bogola Haba, Coordinateur du Front national pour la Défense de la Transition (FNDT), apporte un éclairage sur les raisons sous-jacentes de cette hausse vertigineuse. Selon lui, plusieurs facteurs convergent pour alimenter cette crise. D’une part, dit-il, la productivité nationale défaillante se présente comme un défi majeur, contribuant à une offre insuffisante sur le marché intérieur.
Par ailleurs, justifie M.Haba, les turbulences géopolitiques, notamment les conflits en Ukraine et au Proche-Orient, ont des répercussions directes sur les prix mondiaux des matières premières et des denrées alimentaires. Il pense aussi que l’inflation galopante, résultant des séquelles économiques post-Covid-19, aggrave encore la situation, plongeant les ménages guinéens dans une précarité croissante. En outre, l’incendie dévastateur du dépôt d’hydrocarbures de Kaloum survenu en décembre 2023 vient exacerber les difficultés logistiques et impacter les coûts de distribution.
«Comme nous ne produisons pas assez de ce que nous consommons, alors que la population augmente de jour en jour et que les crises internationales s’enlisent dans le temps, cet ajustement était devenu obligatoire après 30 mois de transition, surtout après la grosse perte subie par le pays suite à l’incendie du dépôt principal des hydrocarbures de Conakry. », souligne Bogola Haba.
Il précise que cette situation est un passage obligé. « Mais, nous devons produire suffisamment ce que nous consommons et chercher à consommer suffisamment ce que nous savons produire, comme le riz, le maïs, le fonio, les haricots, les bananes et les tubercules. De même, il faut accentuer la lutte contre les crimes économiques et financiers tout en encourageant l’investissement privé et étranger pour créer des emplois et améliorer le pouvoir d’achat des ménages », propose-t-il.
Bras de fer syndicats-gouvernement
Par ailleurs, M Haba s’est aussi prononcé sur le préavis de grève générale et illimitée des syndicalistes, et invite les deux parties à trouver un accord dans l’intérêt de tous et dans le respect des lois de la République pour rassurer davantage les citoyens et les investisseurs.
« Le gouvernement a ouvert un couloir de dialogue, donc il faut profiter de ça comme une opportunité de négociation et de dialogue impliquant tous les acteurs concernés pour une issue favorable. Notre parlement transitoire doit également se pencher sur cette problématique des nouvelles technologies de l’information et de la communication pour fixer nos limites pour l’utilisation, pour ne plus priver tout un peuple de cette manière à cause d’une minorité de mauvais utilisateurs professionnels et non professionnels », sollicite Kéamou Bogola Haba .
Mariama Dalanda Bah pour Laguinee.info
