La décision unilatérale du président sénégalais Macky Sall de reporter l’élection présidentielle, annoncée lors d’un discours le 3 janvier, a déclenché des vagues de violences et d’arrestations dans la capitale sénégalaise. La Ligue des imams et Prédicateurs du Sénégal (LIPS) a réagi avec une fermeté sans équivoque, dénonçant ce qu’elle qualifie de « coup d’Etat institutionnel » et appelant à la mobilisation citoyenne.
Dans un communiqué rendu public dans l’après-midi du 4 janvier dont Laguinee.info disponible copie, la Ligue des imams et Prédicateurs du Sénégal exprime son inquiétude face à la situation nationale, déplorant la décision du chef de l’État qui, selon elle, « bouleverse le processus électoral et rompt avec la tradition démocratique » du pays.
La LIPS affirme que cette décision présidentielle va à l’encontre des dispositions de la Constitution sénégalaise, remettant en question le rôle de gardien de celle-ci assumé par le président Macky Sall. Elle invite ainsi les citoyens sénégalais à rejeter fermement cette initiative, soulignant que toute justification avancée par le président est non seulement « malhonnête », mais pourrait également plonger le pays dans une crise aux conséquences incalculables.
La réaction de la Ligue des imams et Prédicateurs du Sénégal ne s’arrête pas là. Elle critique également la position ambiguë de la CEDEAO, organisation régionale ouest-africaine, qui refuse de condamner ce qu’elle qualifie de « coup d’Etat institutionnel ». Pour la LIPS, cette attitude de la CEDEAO ôte à l’organisation toute crédibilité, laissant planer un doute sur son engagement en faveur de la démocratie et de l’État de droit dans la région.
Par ailleurs, la LIPS s’étonne de l’appel au dialogue lancé par le président Macky Sall, soulignant que celui-ci n’a pas réussi à unir le pays au cours de ses mandats précédents. Elle exhorte le chef de l’État à assumer pleinement son rôle dans le processus électoral et à garantir le respect strict de la loi électorale, réaffirmant la date du dépôt prévu pour le 2 avril 2024.
La Ligue met en garde contre les conséquences d’un éventuel chaos politique, appelant toutes les forces vives du pays à refuser d’abandonner le peuple à son sort et à exiger que le président Macky Sall poursuive le processus électoral sans entrave.
Boundèbengouno, pour Laguinee.info