vendredi, novembre 22, 2024
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Kérémah-N’Zérékoré : Le poste de santé  décoiffé et laissé à l’abandon par des « entrepreneurs » véreux

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Kérémah, un petit district situé à 11 kilomètres de la commune urbaine de N’Zérékoré, un groupe d’individus prétendant être des entrepreneurs en rénovation a laissé le poste de santé local dans un état déplorable, suscitant la colère et l’indignation au sein de la communauté, rapporte le correspondant régional de Laguinee.info basé à N’Zérékoré.

Selon Richard Koty Sohomou, depuis 2018, Norbert Wokoly Kolamou et son ingénieur conseiller Lawô Sagno sont arrivés dans le village avec la promesse de rénover le poste de santé. Cependant, au lieu de tenir leur engagement, ils ont démantelé une partie du bâtiment, emporté les matériaux de construction et ont mystérieusement disparu, laissant la population dans une situation de détresse médicale.

« Depuis l’an 2018, un certain Norbert Wokoly Kolamou et son ingénieur conseiller Lawô Sagno sont venus voir le sage. Maintenant, on m’a appelé pour me dire que vous avez des étrangers au poste de santé pour sa rénovation. Toute la population, sages, hommes, femmes, jeunes, étaient contents. On a dit que Dieu merci, puis que c’était dans le but non seulement de rénover mais faire l’extension du poste. Cela nous avait réjoui à plus d’un titre. Maintenant, le jour venu, ils ont décoiffé ; ce qui m’avait beaucoup étonné, j’avais programmé les tôles-là, comme elles n’étaient totalement vieilles, pour une autre activité. J’ai commencé à rassembler ces tôles, j’ai demandé à la population de les mettre au magasin, ils (Norbert et sa suite) m’ont dit non, on va vous remettre ça mais c’est après. Il faut qu’on fasse des comptes avant. Dans l’attente, on a vu que les tôles ont disparu. C’est ce jour-là que j’ai commencé à me désintéresser de leur problème. De toutes les façons, moi, je venais de temps à temps visiter les lieux », a-t-il expliqué.

Le président du district de Kérémah, Richard Koty Sohomou, témoigne de la déception et de la frustration de la communauté qui avait placé ses espoirs dans ce projet de rénovation. Malgré les premiers signes de méfiance, la population croyait en la possibilité de voir le poste de santé rénové et agrandi pour répondre aux besoins croissants de la population, estimée à plus de 8 000 habitants.

Les « entrepreneurs » ont commencé les travaux, soulevant de nouveaux espoirs, mais ont rapidement disparu, laissant le bâtiment à moitié rénové et la communauté sans recours. Les conséquences de cet acte irresponsable ont été dramatiques, obligeant les habitants, en particulier les femmes enceintes et les nourrissons, à se débrouiller dans des conditions précaires pour recevoir des soins médicaux. « Ils ont commencé à travailler. L’espoir était toujours là. Ils ont fait les briques pour élever le mur parce que franchement la rénovation était nécessaire. Le mur ne répondait plus aux normes. On a continué dans ça, un jour ils viennent déposer les bois, ça fait une semaine, 2 semaines, un mois, 2 mois, 3, 4 mois on ne les voit plus. Ils ont tous disparu. Ils avaient pris un magasin tout près là, le reste des ciments qui y était, le magasinier a tout revendu à travers le village. Nous, on pensait que les gens-là allaient revenir pour qu’on leur dise le comportement du magasinier. Malheureusement pour nous, ils ne sont pas venus. C’est comme ça nos propres parents nous ont traités », poursuit-il.

Face à cette trahison, la communauté de Kérémah a dû prendre en charge elle-même la rénovation du poste de santé, mobilisant des ressources financières considérables pour reconstruire ce qui avait été démoli par les imposteurs. Le montant investi s’élève à cinquante-huit millions cent cinquante mille francs guinéens (58 150 000 GNF), une somme qui aurait pu être consacrée à d’autres besoins urgents de la communauté.

Richard Koty Sohomou appelle à une action judiciaire contre Norbert Wokoly Kolamou et ses complices, qualifiant leur acte de crime contre la population de Kérémah. Il exhorte les autorités à prendre des mesures pour que justice soit rendue et que la communauté soit indemnisée pour les dommages subis : « Il faut qu’ils paient notre argent. C’est un crime qu’ils ont commis sur la population de Kérémah. La somme qu’on a investie pour la rénovation de centre de santé pouvait nous permettre de faire autres choses. Donc, nous plaidons auprès des autorités pour qu’une poursuite judiciaire soit engagée contre Norbert et sa suite pour qu’on soit rétabli dans notre droit. »

Il a de manière pathétique décrit la souffrance des femmes depuis que cet acte a été commis, mentionnant les efforts  fournis pour mobiliser un montant qui contribuer à résoudre ce problème: « La population souffrait surtout les femmes en état de famille. Vous-même vous voyez, y’a vaccination aujourd’hui, les nourrissons, les femmes en grossesse. On utilisait un vieux bâtiment vers l’école primaire. C’est là où les femmes en travail se débrouillaient. Le chef de centre partant Pépé Kpogomou, nous disait, précisant un délai que si toute fois le bâtiment n’est pas fonctionnel, vous allez retourner le frigo et nous, on ne voulait pas. C’est ainsi que le vieux sage a pris l’engagement que la date arrivée, la toiture du bâtiment sera faite. C’est à l’issue de cet engagement qu’on s’est tous tenus debout pour mobiliser des moyens à hauteur de cinquante-huit millions cent cinquante mille francs guinéens (58.150.000fg) afin de répondre aux préoccupations de nos populations. »

 

De N’Zérékoré, Foromo Béavogui, pour Laguinee.info

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