Il est évident pour tous, que la restriction de l’internet sur plus de deux (2) mois en Guinée, est la matérialisation d’une volonté politique des gouvernants actuels au haut sommet de notre Etat. Cet acte antidémocratique et préjudiciable à la vie sociale et à notre économie, ne doit en aucun cas être accepté par le peuple martyrisé de Guinée.
Peuple de Guinée, unissons-nous pour défendre nos droits et libertés au-delà des considérations politiques, partisanes et religieuses. Qu’est-ce qu’un peuple sans liberté ?
Il n’est plus à rappeler que l’ensemble des secteurs productifs de nos pays, au 21ème siècle, dépendent en grande partie de l’accès récurrent aux services internet. Du Community management au marketing en ligne, la restriction d’internet, affaibli à la fois les chiffres d’affaires des PMEs et les PAO des institutions partenaires et organisations non-gouvernementales qui agissent pour le bien-être des populations. Le dommage est estimé entre 30 à 40% de baisse des objectifs commerciaux des petites et moyennes entreprises installées dans le grand Conakry et environ. Sans compter les pertes enregistrées par les sociétés de téléphonie et fournisseurs d’accès à internet. Que c’est ignoble d’infliger de telles pertes à ses concitoyens !
Chers amis du Cabinet du Ministère des postes et télécommunications, chers amis du comité de direction de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications, voulez-vous être désignés par l’histoire comme étant les fils et filles de notre nation ayant accepté et acté la restriction de la liberté de tout un peuple ? Ce contribuable, qui vous nourrit et vêtit ? Vous ne devez votre loyauté qu’à la République.
Chers amis, Permettez-moi de vous dire ceci : « La responsabilité administrative, morale et juridique dans une gouvernance, est individuelle. Aucune instruction, aucun ordre, ne peut justifier un acte antirépublicain. Ne vendez pas la déontologie de notre métier à vil-prix, au risque d’être les honteux de notre histoire commune ».
Pour ma part, le seul combat que j’ai décidé de mener ouvertement et en toute légalité, reste celui du libre accès à internet. Je ne le fais pas que par amour pour notre pays, je le fais par devoir et par conscience professionnelle. J’ai passé plus de dix (10) années de ma vie à participer au développement numérique de la Guinée en tant qu’employé du secteur, analyste, consultant…je n’accepterai en aucun cas, que des sans vergognes viennent piétiner et compromettre plusieurs années d’acquis de tous les acteurs du secteur. Chers amis, vous avez hérité des infrastructures numériques dont la valeur est estimée à plus de 300 millions de dollars US et êtes incapables de les rentabiliser. La Guinée reste toujours, l’avant-dernier pays au monde en termes de qualité de services internet dans le monde. Qu’avez-vous fait pour corriger cela ?
Pour finir, j’invite une fois de plus, le peuple de Guinée à agir avec tous les moyens légaux à sa disposition, pour le retour de l’internet dans notre pays, les jours à venir. Nous ne sommes ni la Corée du nord, ni la Birmanie.
KABA MAMADI
Spécialiste des Télécommunications & du développement Numérique
Auteur du livre :
« Les Freins du développement Numérique en Guinée et ma Vision »
Guinée : le droit d’accès à l’Internet est inaliénable, il faut le défendre
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