Un scandale secoue le Niger depuis plusieurs jours. Une quantité importante, 1 400 kilogrammes, pour une valeur avoisinant les 60 milliards de francs CFA ont été saisis à Addis Abeba. Cette affaire, qui a été révélée suite à l’interception de la cargaison à l’aéroport d’Addis-Abeba en provenance du Niger, soulève des interrogations profondes quant aux pratiques corrompues qui semblent gangréner la gestion des ressources aurifères du pays
Selon actuniger, le ministre de la Justice, Alio Daouda, s’est exprimé dans les médias publics pour apporter des éclaircissements sur cette affaire qui défraie la chronique à Niamey. Face aux accusations de flou, le ministre a souligné les mesures prises par les autorités et le progrès de l’enquête menée par la Direction de la Police Judiciaire (PJ).
« Dès l’éclatement de l’affaire, la PJ a été saisie pour mener des investigations, permettant de connaître l’origine des lingots d’or exportés ainsi que leur destination. L’enquête vise également à identifier les personnes impliquées afin de les traduire devant la justice », a déclaré le Garde des Sceaux.
Il a assuré que les autorités ont pris toutes les mesures nécessaires pour éclaircir cette affaire, soulignant la collaboration avec Interpol pour vérifier la véracité des lingots saisis à l’aéroport d’Addis Abéba et procéder à leur rapatriement au Niger.
« C’est seulement à la clôture de l’enquête que le dossier sera transmis au pôle judiciaire spécialisé en matière de lutte contre les crimes économiques et financiers », a ajouté le ministre Daouda.
Selon notre source, suite au scandale, des mesures conservatoires ont été prises, notamment le relèvement ou la mutation de l’ensemble des agents des Douanes, de la Police et de la gendarmerie en service à l’Aéroport international Diori Hamani de Niamey. De plus, le ministère du Pétrole, des Mines et de l’Énergie a suspendu l’octroi des droits miniers en attendant un audit.
Réagissant à l’affaire, le Conseil exécutif national de l’Association Nigérienne de Lutte contre la Corruption – section de Transparency International (CEN/ANLC/TI-Niger) a dénoncé le « flou artistique » des autorités et condamné les pratiques corruptives dans la chaîne d’exploitation artisanale et de commercialisation des ressources aurifères du Niger, rapporte notre source.
Dans le cadre des investigations, des interpellations et des saisies ont eu lieu, avec d’autres personnes impliquées dans le trafic de l’or activement recherchées par les services de la PJ.
Boundèbengouno, pour Laguinee.info
