vendredi, novembre 22, 2024
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Tensions à Sèkè-Siguiri : L’entreprise RRMS sommée de quitter immédiatement!

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Dans le Sèkè profond dans la préfecture de Siguiri, six districts sont confrontés à une crise environnementale majeure, provoquée par les activités de la société minière RRMS Mining. La dégradation de l’unique cours d’eau, vital pour la région, a suscité une mobilisation des populations locales, exigeant le départ immédiat de l’entreprise, rapporte le correspondant de Laguinee.info basé sur place.

La situation, révélée par le président de district de Séké Oudoula Centre, Sékou Camara, expose les ravages causés par la société aurifère RRMS Mining dans la région. Les six districts – Oudoula Centre, Tondji 1, Koda, Tomifra, Tondji 2, et Kourako Tamba – dépendent de l’eau du cours Mayenket, désormais menacé de disparition.

Sékou Camara, président du district de Sèkè Oudoula centre

Selon Sékou Camara, les activités de la RRMS Mining ont commencé par des méthodes destructrices, entraînant une réaction immédiate des habitants :

« Ici, nous vivons mal maintenant. L’unique cours d’eau que nous avons, prenant sa source sur la montagne au-dessus de notre village, a été la cible de cette soi-disant société RRMS Mining, qui était là avec d’autres soi-disant sociétés. Vu leur méthode de travail, nous avons compris qu’elles n’étaient pas dans les normes, car une société normale ne touchera jamais les cours d’eau, bref, les biens naturels, mais ces sociétés non. Constatant avec regret, nous nous sommes levés en tant qu’un pour revendiquer et c’est ainsi qu’elles sont parties », introduit-il.

Les autorités locales face à un dilemme environnemental

Plus loin, M.Camara a ajouté qu’après avoir été évincée pour violation environnementale, la société RRMS Mining est de retour, cette fois-ci avec tous les documents nécessaires. Présentant des autorisations de l’Agence Guinéenne d’Évaluation Environnementale, la société affirme désormais respecter les normes. Cependant, des inquiétudes subsistent alors qu’elle entame ses opérations le long du seul cours d’eau desservant six districts, soulevant des préoccupations environnementales majeures:

« Quelque temps après leur départ, c’est la même société, se trouvant dans la première équipe chassée pour destruction de l’environnement, qui est revenue, la société RRMS Mining. Qu’elle a désormais les papiers requis pour travailler, elle est venue avec les papiers pour nous dire qu’elle est dans les normes. Donc, celles qui ne sont pas dans les normes sont restées là-bas. Les papiers qui nous sont donnés comprennent l’autorisation environnementale délivrée par l’Agence Guinéenne d’Évaluation Environnementale, où il est mentionné la durée d’un an, c’est-à-dire du 09 octobre 2023 au 09 octobre 2024. Le deuxième papier est une autorisation de prélèvement d’échantillons gros volumes des minerais d’or et minéraux associés dans la préfecture de Siguiri, délivrée le 31 octobre 2023, dans lequel il est mentionné un permis de recherche couvrant une superficie de 49 km² par la Direction des Mines. Nous avons ces papiers avec nous. C’est ainsi que la société a commencé à travailler sur l’unique cours d’eau desservant 6 districts, à savoir Oudoula Centre, Tondji 1, Koda, Tomifra, Tondji 2 et Kourako Tamba, avant de se jeter dans le Kenemanding Niagassola », a-t-il longuement expliqué.

Les activistes bloquent les opérations de RRMS Mining

Poursuivant, le président de district a souligné que les activistes ont interrompu la société exploitant ce cours d’eau, dénonçant des violations environnementales. Les autorités locales ont demandé un consensus des districts concernés, mais les activistes ont opposé un refus, affirmant que la société menace l’avenir en violant les règles étatiques : « Ce cours d’eau est aujourd’hui bloqué, les arbres abattus, même nos routes coloniales n’ont pas été épargnées. Donc, c’est ainsi que nous avons procédé à l’arrêt des activistes, car ce qui leur a été confié par les autorités n’est pas ce que nous voyons. Ensuite, nous avons informé les autorités sous-préfectorales et préfectorales. Le sous-préfet nous a mandatés pour faire un papier de consensus, c’est-à-dire que les 6 districts qui profitent de ce cours d’eau fassent un papier, et il nous a exaucés de laisser la société travailler. C’est ce que nous n’avons pas accepté, car nous ne voulons pas de cette société qui enfreint aux règles de l’État guinéen à notre avenir », a-t-il continué.

Malgré le départ initial de la société, celle-ci est revenue affirmant détenir les autorisations nécessaires, notamment une autorisation environnementale valable jusqu’au 9 octobre 2024. Cependant, les habitants contestent cette légitimité et dénoncent les dégâts considérables infligés à leur environnement.

Bréma Camara, vice-président du district Sèkè Oudoula centre

Le vice-président de district de Oudoula Centre, Brema Camara, explique la démarche entreprise auprès des autorités préfectorales : « C’est après que le préfet nous a appelés, on est parti. Cela a coïncidé avec l’incendie du dépôt d’hydrocarbures à Conakry. La préfecture nous dit qu’elle nous fera appel. Et voici la mission qui a été ici pour voir l’état de destruction de notre environnement, à confirmer. Personne ne pourra voir que tu sois de Siguiri ou pas, que tu sois de la matière ou pas, tu t’en rendras compte qu’elle nous a fait tort, cette société. Donc, pour clore, demandons une fois encore aux autorités de s’impliquer davantage pour éviter le pire. Nous ne voulons pas de cette soi-disant société aujourd’hui, nous ne voulons pas demain. Elle n’a qu’à prendre ses clics et clacs et quitter chez nous », somme-t-il.

Les habitants de Siguiri demandent l’intervention des autorités

Les inquiétudes des habitants s’étendent au blocage du cours d’eau, des arbres abattus et même des routes coloniales endommagées. Les conséquences sur l’environnement local sont graves, menaçant la stabilité des communautés.

Djigui Camara, sage de Koda

Dans la même lancée, l’un des sages de Oudoula Koda, Djigui Camara, a confié : « Personne dans ce monde ne déteste le bonheur, surtout une société et ses avantages. Mais nous sommes là, la peur au ventre, l’eau qui est bloquée comme prend sa source sur la grande montagne que vous voyez là-bas. Depuis nos ancêtres, personne ne connaît la mesure de cette eau venant de là-bas, et l’eau la traverse 6 districts pour se jeter dans Kenemanding Gnagasola. C’est ce cours d’eau qui est bloqué par cette société et ses associés. L’hivernage venu, nous serions obligés de quitter nos différentes localités, car si l’eau ne trouve pas son chemin habituel, elle se fera une nouvelle route qui ne sera pas dans l’avantage des riverains. De surcroît, une société digne de nom veille toujours sur les communautés et ne les détruit pas. Nous avons dit à maintes reprises que nous ne voulons pas de cette société, vu ses énormes dégâts causés. Comment pourrions-nous défendre ce projet devant nos petits-fils ? Que l’environnement doive perdurer après nous, je n’ai pas de mots. Elle n’a qu’à quitter ».

Fanta Mady Camara, président de la jeunesse

Fanta Mady Camara, président de district de Séké Oudoula, souligne la nécessité pour la RRMS Mining de réparer les dégâts causés avant de quitter la région. Les habitants appellent ainsi les autorités à intervenir pour éviter une catastrophe environnementale. Dans sa colère, il a déclaré : « L’État est tolérant, mais il n’est pas fou. Le fait d’arrêter des porcs-épics n’a pas été fortuit, vu les différents dégâts causés à l’environnement. La jeunesse consciente n’a plus besoin d’un tel acte pour parler du bonheur et là. La SAG a ouvert l’esprit des communautés sur les bonnes pratiques d’une société minière, qu’elle soit de petites tailles ou grandes tailles. Vous-même, voyez parcourez ces 6 districts qui bénéficient de ce cours d’eau. Si vous observez une bonne trace en matière d’infrastructures de cette société aurifère qui prétend avoir un permis de recherche couvrant une superficie de 49 km², vérifiez si elle est aujourd’hui conforme aux normes. Cette société RRMS Mining ne nous inspire plus confiance. Elle n’a qu’à réparer les dégâts causés et quitter. C’est ce que nous voulons d’elle », a fait comprendre Fanta Mady Camara.

Malgré une pause des activités depuis plus d’un mois, le dossier reste en suspens, laissant les communautés locales dans l’attente d’une résolution à cette crise environnementale.

Depuis Siguiri, Oumar Cissé, pour Laguinee.info

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