vendredi, novembre 22, 2024
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Bras de fer Etat-Médias : Ben Youssouf Keita plaide pour une compréhension mutuelle

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La tension entre les journalistes et le gouvernement ne connaît toujours pas d’issue. Jusqu’à nos jours, les ondes de certaines radios restent toujours brouillées et d’autres sites font face aussi aux restrictions. Cette situation a provoqué un véritable désaccord entre la presse défendue par le Syndicat professionnel de la presse privée guinéenne et le gouvernement de la transition. Joint ce dimanche 21 janvier 2024, par une journaliste de Laguinee.info, l’acteur politique Dr Ben Youssouf Keita, a fait une analyse, invitant les différentes parties à se comprendre autour de la table de négociation.

Le secrétaire général du SPPG est toujours retenu par la gendarmerie de recherche de Kipé, étant le principal organisateur de la manifestation du jeudi dernier. Depuis son interpellation, plusieurs acteurs sociopolitiques lui ont exprimé leur solidarité.

« Je commence tout d’abord par exprimer ma solidarité au camarade Pendessa, parce que j’ai été moi-même, secrétaire général d’un syndicat de 1500 travailleurs pendant quinze ans (celui des travailleurs de la société minière AREDOR-GUINEE de Gbenko dans Kérouané à l’époque/CNTG). Feue Hadja Rabiatou Sera paix à son âme avait prévenu, une fois qu’on est syndicaliste on le reste dans le sang. Ainsi donc vivement la libération du camarade Pendessa. Je considère que les journalistes sont dans leur droit absolu de réclamer la liberté de leur profession et l’état à l’obligation de la leur garantir. Cela ne doit absolument pas valoir la prison à qui que se soit tant que les principes n’ont pas été violés. Ceci dit, le syndicat est la courroie de transmission entre l’employeur et les employés. Dans ce cadre spécifique c’est entre l’Etat et la presse, qu’il n’emploie même pas (la presse libre); donc pas de contrat. Alors il faut être très pragmatique, user des négociations soient directes ou par tierces interposées en cas de brouille, pour arriver à ses fins pour le syndicaliste, ou au pire faire un black up, grève générale de toute la corporation qui doit rester solidaire, ou manifester pacifiquement sans escalades verbales préalables, ou surenchères. Il faut éviter le conflit frontal musclé, auquel cas l’état devient adversaire au lieu de partenaire, et montrer alors ses muscles. C’est la classe politique qui peut être adversaire à l’état vu que c’est elle qui peut prétendre au pouvoir. Pas la presse. L’escalade verbale, les menaces de déferlement sont des surenchères qui prennent l’allure d’un défit voir un affrontement », a dans un premier temps, dit Dr Ben Youssouf Keita.

Il poursuit en disant aussi sans détour que la déclaration du SPPG « n’a pas produit l’effet escompté. Au contraire. Il est clair que dans une lutte vous ne faites pas étalage publique de votre stratégie au risque de donner les moyens à votre vis à vis de vous tacler. Il fallait s’y attendre. Le déferlement annoncé a été tué dans l’œuf. »

En tant qu’acteur politique, ajoute-t-il: « Je plaide pour une compréhension entre les deux institutions qui normalement doivent évoluer en symbiose en cette période de transition jonchée d’incertitude et de défis à relever pour un retour en douceur à l’ordre constitutionnel. C’est la position du parti ACP et l’œil de son président.»

D’après notre interlocuteur, « Aucun citoyen ne peut se réjouir du brouillage des ondes, parce que tout simplement chacun a besoin d’être informé et bien informé, dans les conditions les meilleures. L’information, tout comme la lecture, est une nourriture pour le cerveau. La majorité écrasante de la population guinéenne s’informe par la voix radiophonique. Le brouillage des ondes est donc un frein à l’éducation de cette population à travers les informations fiables. L’état a motivé certaines décisions prises dans ce cadre, par des risques sécuritaires pour l’intégrité et l’unité de notre nation (coupure du réseau internet, retrait de certains médias sur des bouquets de télévision entre autres), afin de préserver la quiétude et la stabilité pendant cette période charnière de la transition. Il a ses raisons, car à voir ce qui est arrivé dans la nuit du 17 au 18 décembre aux dépôts de carburant de Coronthie, jusqu’à présent non élucidé on doit objectivement rester sur ses gardes et œuvrer afin que rien ne vienne troubler la paix et la quiétude dans notre beau pays », déclare-t-il.

Dr Keita estime que, s’il est vrai que « La sécurité nationale prime sur tout, il ne reste pas non moins vrai que nos concitoyens ont besoin de jouir pleinement de tout leur droit et en tout liberté. C’est le devoir et l’obligation de nos gouvernants. L’information est un droit inaliénable. Vivement donc la résolution dans l’entente et dans la sécurité de toutes les entraves qui affectent aujourd’hui le métier de journalisme libéral dans notre pays », a-t-il conclu.

Sirani Diabaté, pour Laguinee.info

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