Le gouvernement guinéen dirigé par le Comité National de Rassemblement et de Développement (CNRD) a procédé à l’arrestation du journaliste français Thomas Dietrich. Cette détention fait suite à ses investigations sur la Société Nationale des Patrimoines (SONAP) et le patrimoine du directeur de cette entreprise. Les autorités ont également confisqué les données du journaliste et son ordinateur, suscitant des préoccupations quant à la liberté de la presse et à la démocratie dans le pays, selon les informations rapportées par les médias.
L’ancien ministre guinéen du commerce, Marc Yombouno, a exprimé son regret face à cette situation, a appris Laguinee.info à travers une de ses reporters.
« C’est vraiment regrettable pour notre pays que des journalistes sont arrêtés suite à des enquêtes sur des prétendus faits de corruption. Au contraire, on devait appuyer ces genres d’activités journalistiques pour aider l’Etat à lutter contre la corruption parce que ce sont des lanceurs d’alerte, mais s’ils sont découragés jusqu’à l’arrestation, je crois que ça n’encourage pas la lutte contre la corruption », a-t-il déploré lors d’un entretien téléphonique avec une journaliste de Laguinee.info. Le ministre souligne l’importance de soutenir les activités journalistiques qui contribuent à la lutte contre la corruption, considérant les journalistes comme des lanceurs d’alerte.
Il a également critiqué l’approche du gouvernement actuel envers les allégations de corruption, remettant en question la focalisation sur les anciens membres du régime d’Alpha Condé. Monsieur Yombouno estime que la démarche devrait être équitable et englober tous les cas signalés, sans partialité.
Cependant, tout en émettant ces critiques, l’ancien ministre exprime ses inquiétudes quant à l’impact sur la presse et la démocratie en Guinée. Il souligne que priver le peuple guinéen de son droit à l’information, en restreignant l’accès aux réseaux, applications et radios, est une démarche préoccupante. Il met en garde contre les conséquences potentielles sur la démocratie si la presse est menacée, affirmant que la liberté de la presse est essentielle pour maintenir une démocratie robuste.
Marc Yombouno appelle à la solidarité au sein de la presse et à un soutien accru de la part d’autres acteurs afin de préserver les droits fondamentaux, soulignant que la presse est la voix des sans-voix. Il exhorte à laisser les journalistes faire leur travail, en particulier lorsqu’ils œuvrent pour des causes justes.
L’ancien ministre invite à une symbiose entre les médias pour préserver la liberté d’expression. « La presse devrait être solidaire, se soutenir, et aussi avec le soutien des autres acteurs, pour que chacun recouvre ses droits, parce que ce sont des droits acquis depuis longtemps. On ne devrait pas les remettre en cause sur quoi que ce soit, surtout que c’est sur la bonne cause que ce journaliste évoluait. Sur ces présomptions d’abord, les enquêtes allaient être trouvées vraies ou fausses. Donc, on devait laisser le journaliste vraiment faire son travail», conclut-il.
Mariama Dalanda Bah, Laguinee.info