vendredi, novembre 22, 2024
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Passage de Damaro à la CRIEF : Réactions des avocats de la défense et de la partie civile

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Lors du récent passage d’Amadou Damaro Camara devant le Tribunal de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), les avocats de la défense et de la partie civile ont partagé leurs impressions sur les arguments avancés par le prévenu. La séance a été marquée par des déclarations contrastées des deux parties, révélant des perspectives divergentes sur les accusations portées contre M. Camara, rapporte un journaliste de Laguinee.info qui était sur place.

Maître Santiba Kouyaté, l’un des avocats d’Amadou Damaro Camara

Selon les avocats de la défense, la journée d’audience a été satisfaisante, marquée par des débats qui ont renforcé leur confiance dans le dossier. Maître Santiba Kouyaté, l’un des avocats d’Amadou Damaro Camara, a souligné le manque de preuves factuelles étayant les allégations de détournement de 15 milliards de francs guinéens contre leur client. Il a déclaré : «Depuis l’entame de cette procédure jusqu’à date, nous avons toujours dit et répété que le dossier amadou Damaro Camara est un dossier vide. Vous avez dû comprendre ça à travers les débats. Toutes les questions posées ici par les parties poursuivantes, je vais parler de monsieur le Procureur spécial de l’agent judiciaire de l’Etat. Aucun élément factuel, n’a été produit aux débats pour dire que monsieur amadou Damaro Camara a détourné le montant de 15 milliards», a-t-il lancé.

Les avocats de la défense insistent sur le fait que M. Camara a renoncé à son budget de souveraineté pour contribuer à la construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale. Ils rejettent catégoriquement l’idée qu’il aurait détourné des fonds, soulignant l’incohérence de percevoir des commissions sur un montant dont il a lui-même fait don.

« Bien au contraire, il a renoncé à son budget de souveraineté pour faire face à cette urgence relative à la construction du nouveau siège de l’Assemblée nationale. Il ne peut pas renoncer à son budget de fonctionnement à coût de plusieurs milliards et prétendre percevoir encore des commissions sur ce montant, c’est aberrant. Donc, quand la Cour ordonne aujourd’hui d’amorcer la phase finale des débats, c’est-a-dire les réquisitions et plaidoiries, monsieur amadou Damaro Camara à travers sa défense ne peut que se réjouir,» affirme-t-il.

Concernant les biens du prévenu, la défense affirme qu’ils ont été acquis avant son entrée en fonction à l’Assemblée nationale, minimisant ainsi les allégations d’enrichissement illicite. Maître Santiba a précisé : « Ses titres sont extérieurs à son entrée en fonction en tant que président de l’Assemblée nationale. Et tenez-vous bien, monsieur Damaro a fait près de 38 ans, il n’a pas travaillé au sein de l’administration guinéenne. Toute la fortune qu’il a faite, c’était dans le privé. Donc, sur cet autre plan, c’est-à-dire l’infraction d’enrichissement illicite, franchement cette infraction ne tient pas non plus,», a-t-il déclaré.

Maître Amadou Baben Camara, avocat de la partie civile
Maître Amadou Baben Camara, avocat de la partie civile

Cependant, du côté de la partie civile, représentée par Maître Amadou Baben Camara, l’optimisme est tempéré. L’avocat estime que les réponses fournies par Amadou Damaro Camara laissent à désirer, notamment sur l’origine de son patrimoine. Il indique : « Les réponses données par le prévenu Amadou Damaro Camara elles laissent à désirer non seulement sur les 15 milliards mais aussi sur l’origine de son patrimoine. Mais à la date du renvoi, lors de nos plaidoiries, nous allons le démontrer. Par rapport aux 15 milliards, il y a des pièces. Pour ce qui est de l’origine de son patrimoine, c’est à lui d’apporter les preuves et il n’a nullement démontré comment il a pu acquérir plus de 70 à 75 parcelles», lance l’avocat.

Parlant des fonds que le prévenu dit avoir obtenus aux Etats-Unis, Me Baben déclare : « Avec ses propres fonds, il n’a pas démontré avec quel montant il est venu des États-Unis. Il a parlé d’une entreprise fantôme. Il n’a aucune documentation par rapport à cette entreprise, ni par rapport à sa liquidation. Donc, au moment opportun, nous allons tout mettre sur la table. Je suis vraiment content de la sagacité de la Cour, de sa sagesse à prendre tout ce temps pour que la lumière dans cette affaire », a-t-il déclaré.

La prochaine étape du procès, consacrée aux réquisitions et plaidoiries, suscite l’attente des deux parties. La Cour a ordonné la suspension de l’audience en vue de cette phase, prévue dans les jours à venir. Le tribunal reprendra ses travaux le 25 janvier 2024.

Baïlo Fatako, pour Laguinee.info

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