jeudi, septembre 19, 2024
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Projet de découpage administratif : Regards croisés d’Ibrahima Diallo, acteur de la société civile

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Dans le cadre d’une vaste initiative de reconfiguration territoriale, le ministère de l’Administration du Territoire envisage actuellement la redéfinition des limites de certaines communes urbaines et rurales, tout en créant de nouvelles entités administratives. Cette décision, qui suscite des réactions variées au sein des acteurs sociopolitiques du pays, soulève des débats animés quant à son impact sur la dynamique locale, rapporte une journaliste de Laguinee.info qui est sur place.

Ibrahima Diallo, acteur de la société civile à Coyah, s’est exprimé sur cette question lors d’une interview accordée à Laguinee.info ce jeudi 11 janvier 2023. M. Diallo a d’abord tenu à rappeler les conditions entourant le découpage d’une commune, mettant ainsi en lumière les enjeux et les préoccupations liés à ce processus: Il estime que:

« Pour qu’il y ait une commune, il y a certaines dispositions à prendre comme des terres réservées pour les services publics, le siège de la mairie doit être connu d’abord, si eux-mêmes ne rachètent, comment vont-ils avoir à moins qu’ils déguerpissement un citoyen ? Où doit être le commissariat de police, la sous-préfecture ? Ce sont des choses qui doivent être identifiées préalablement et qui doivent faire l’objet de consensus et de compréhension avant de prendre une décision. C’est vrai que la décision est administrative mais son application est communautaire, parce que c’est pour la communauté, par la communauté, avec la communauté », a-t-il déclaré.

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Ibrahima Sory pense que la période n’est pas opportune pour procéder à un découpage administratif car le découpage administratif a un préalable selon le code des collectivités et selon la procédure de développement décentralisée :

« La période n’est pas opportune pour procéder à un découpage administratif car, le découpage administratif a un préalable selon le code des collectivités et selon la procédure de développement décentralisé. Alors, quand vous prenez le découpage administratif qu’ils envisagent de faire, forcément des anciennes communes seront asphyxiées par manque des sources des recettes. Quand par exemple vous prenez une commune, rurale elle ne vit que de ce que valent les recettes. Maintenant, si vous retirez toutes ces recettes à une commune rurale, elle ne pourra pas vivre et ne peut non plus répondre aux besoins de la collectivité », s’inquiète-t-il.

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L’acteur ne manque pas d’optimisme. Il souligne que cette initiative contribuera à promouvoir l’emploi, à fournir des incitations et à encourager le développement décentralisé. L’auteur explique que les communes, motivées par une compétition pour ne pas être surpassées par d’autres en termes de développement, seront incitées à prendre des mesures pour renforcer leur croissance :

« Je suis content pourquoi parce ça va faire la promotion de l’emploi, faire des incitations et du développement décentralisé, parce qu’ aucune commune ne voudra pas que l’autre la dépasse en développement, en ce moment,   il y aurait une concurrence entre elles », dit-il.

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Plus loin, M.Diallo aborde la question de la compétition entre les sous-préfectures, notamment en ce qui concerne la répartition des taxes industrielles. Il soulève des préoccupations sur la façon dont les communes, notamment Maneah, pourront répondre aux besoins de la collectivité sans avoir de sources de revenus fiscales. Il critique également le manque d’initiative du ministre pour un plan de développement local à long terme, suggérant que cela aurait dû être mis en place pendant la période de transition pour assurer la légitimité future du président élu:

«Quel est le type de concurrence qu’il faut mettre ? Quand vous prenez par exemple Coyah et vous dites désormais une sous-préfecture de Sanoyah mais celui qui connaît bien Sanoyah les industries y sont installées, désormais, la taxe industrielle sera déversée à cette sous-préfecture de sanoyah, marché de km36  le poumons économique relèvera de Sanoyah les gares routière maintenant qu est ce qui reviendra à la commune de Maneah? Et cette commune va se résumer n’ayant aucune taxe?   comment vont ils faire pour faire face aux besoins de la collectivité sachant que L’État subventionne peu dans les collectivités locales. Ça se sont des problèmes à long termes », relève Diallo.

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Ibrahima Sory interpelle le ministre Mory Condé.  Il pense que le ministre, en tant qu’ancien ADL (Agent de Développement Local), devrait comprendre l’importance de chercher l’adhésion de la communauté plutôt que d’imposer des idées. Il met en avant le problème actuel de pénurie de personnel administratif dans certaines communes, avec des secrétaires généraux partis à la retraite il y a dix ans. L’acteur de la société civile s’interroge sur la pertinence d’avoir un grand nombre de communes lorsque les ressources humaines nécessaires pour les accompagner font défaut, notamment en soulignant l’exemple de neuf communes partageant un seul receveur.

« Le ministre a été un ADL, il doit connaître l’importance. L’idée d’imposer ne marche pas avec la communauté il faut chercher leurs adhésions. Au-delà de tout ça il y a aujourd’hui des communes qui sont en manques de personnels administratifs aujourd’hui certaines communes leurs secrétaires généraux sont à la retraite il y a de cela dix ans, par exemple, à l’intérieur on peut voir neuf communes pour un seul receveur. Donc, à quoi bon d’avoir une pléthore des communes tandis que vous n’êtes même pas en mesures d’avoir des ressources humaines capable d’accompagner ces communautés ? », s’interroge le responsable suivi et évaluation SCONOCS à Coyah.

 

Depuis Coyah, Mariama Dalanda Bah pour Laguinee.info

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