vendredi, novembre 22, 2024
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Lettre d’un Guinéen désespéré à Dieu

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Dans cette lettre adressée à Dieu, un Guinéen, dénonce d’une manière qui lui est propre, la souffrance de ses compatriotes guinéens.

Cher Dieu,

Je ne dirai pas comment je me porte. Tu le sais déjà. Connaissant ce que vivent la majorité des Guinéens, tu sais comment je porte. Je voudrais Te donner quelques détails sur ma propre vie, mais qu’est-ce que tu connais pas sur ma vie ?Rien !Actuellement, c’est la galère qui va finir avec moi.

Cher Dieu, parlons à présent de mon pays la Guinée. Ce pays que tu nous as donné. Cette terre que tu as gâtée en richesses : minières, agricoles, eau, en climats, et que sais-je encore.

Dieu, je t’informe que c’est une minorité qui profite de ces immenses potentialités.

Je voudrais aussi que nous parlions de notre Transition kilométrique. Tu me permets d’en parler ? D’accord, merci cher Dieu de prendre tout ton précieux temps pour écouter mes lamentations.

Tu sais que le 05 septembre 2021, un bon dimanche, un groupe de militaire a renversé un président qui avait décidé de s’accrocher au pouvoir, n’est-ce pas ? Merci.

Voilà deux ans maintenant que nous sommes en plein cauchemar, baignant dans les promesses non tenues et les discours vides de sens d’une junte militaire qui avait juré de nous libérer. Mais hélas, au lieu de liberté, nous avons été abreuvés de restrictions et de contraintes.

Oh, tu dois être bien occupé là-haut, à jongler avec les galaxies et les étoiles, mais permets-moi de te mettre à jour sur notre situation ici-bas. Les Guinéens traversent une période digne des films d’horreur, sauf que dans notre scénario, les monstres portent des uniformes militaires et les promesses sont aussi creuses que l’espace intersidéral.

Cher Dieu, te rappelles-Tu de cette promesse audacieuse que plus personne ne mourrait lors des manifestations ? Eh bien, cela ressemble davantage à une blague de mauvais goût ! La répression brutale a remplacé la compassion. Ils ont même dit qu’ils ne violenteraient plus la Guinée, mais qu’ils lui feraient l’amour. Quel genre d’amour est-ce donc, lorsque les libertés fondamentales sont piétinées, que les médias sont muselés et que les réseaux sociaux sont censurés ?

Cher Dieu,

Ce dont je voudraus aussi Te parler, est que, ces gens en treillis nous parlent de sécurité nationale pour justifier leurs actions, mais à quel prix ? La sécurité d’une nation ne devrait pas être forgée sur l’autel de la répression et de l’oppression. Ils ont mis fin aux émissions de médias indépendants sous prétexte de stabilité, mais c’est plutôt la démocratie qui s’est enfuie, apeurée par cette mascarade autoritaire.

Mon Dieu, permets-moi de te parler de notre économie. Oh, et parlons de l’économie ! Tout est à l’arrêt. Les rues sont vides, non pas par choix, mais parce que toutes les activités sont au ralenti. La souffrance est notre lot quotidien. Oui ! La souffrance. Et tu sais, pas une petite souffrance hein. Je te demande cher Dieu : qu’est-ce que nous Guinéens avons fait pour mériter ça ? Quel péché avons-nous commis pour mériter ce genre de dirigeants ? Nous n’avons pas besoin de leçons sur la douleur, mais de solutions réelles.

Avons-nous commis des péchés cosmiques que nous ignorons ? Ou bien est-ce simplement le tourment infligé par quelques-uns qui se sont emparés du pouvoir et ont décidé de jouer avec nos vies comme s’ils manipulaient des marionnettes ?

Mon Dieu, une autre souffrance qui s’est greffée à celles que nous vivons déjà depuis. Le dépôt de carburant sur lequel tout le pays comptait, a été incendié par quelqu’un que personne ne connait, sauf Toi. Nos dirigeants ont promis de faire des enquêtes pour trouver la personne, mais en vérité cher Dieu, je ne crois pas si cette enquête va aboutir. Je le dis parce que beaucoup d’enquêtes ont été ouvertes dans ce « paradis » les artistes nous ont fabriqué, mais elles n’ont jamais été fermées. Tu vois maintenant pourquoi je suis dubitatif n’est-ce pas ? Merci de me comprendre. Au nom de tous ces Guinéens qui tirent le diable par la queue, Dieu, aide-nous à faire cette enquête, sinon, on est foutu.

Je ne voudrais pas que cette lettre soit longue, mais je n’ai pas le choix, les Guinéens souffrent trop.

Cher Dieu, je voudrais t’informer aussi que les médias qui sont les seuls défenseurs dans ce pays, sont devenus la cible des nouveaux maîtres du pouvoir. Ils disent que ces médias mettent le pays en danger. Mais en réalité, dis-moi Dieu : entre ces gens et les médias, qui met le pays en danger ?

Cher Dieu, j’allais oublier ! L’internet que nous utilisons pour nous connecter, lover, les critiquer, afin d’oublier notre souffrance, a été restreinte. Vous savez ce qui fait le plus mal dans cette affaire cher Dieu ? Gorko Soussè, celui qui commande ce département,  a ouvertement dit que « L’internet n’est pas un droit ». Mon Dieu, si tu ne réagis pas, les entrepreneurs sur internet vont mourir par la faute de nos dirigeants

Cher Dieu, pendant que je tente de rallonger ma lettre, mon ordinateur m’a signalé « 15% » de charge ! »Quand je pense que c’est grâce à cet ordinateur que je vivote, je pleure.

Nous t’implorons, ô grand Créateur, de nous envoyer un peu de cette lumière divine pour éclairer nos dirigeants et les guider vers la voie de la compassion, de la liberté et du respect des droits humains. Nous avons besoin de toi, non pas pour des miracles, mais pour rappeler à ces hommes en uniforme que le vrai pouvoir réside dans la bienveillance et la justice, et non dans la tyrannie et l’oppression.

En espérant que ta miséricorde puisse éclairer nos dirigeants autant qu’elle éclaire nos cœurs dans ces temps sombres.

Avec espoir et désespoir mêlés,

Boundèbengouno, un citoyen en quête de Liberté

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