Le colonel Mamadi Doumbouya, président de la transition en Guinée, a récemment abordé plusieurs sujets d’intérêt public lors de son discours à la nation. Parmi les annonces majeures, il a évoqué des mesures visant à rétablir rapidement l’ordre constitutionnel et à remplacer les conseillers communaux par des délégations spéciales. Ces déclarations ont suscité des réactions positives, notamment celle de Kéamou Bogola Haba, coordinateur national du Front National pour la Défense de la Transition (FNDT).
Le coordinateur du FNDT exprime sa satisfaction face à ces annonces en déclarant :« Au niveau du FNDT, c’est une satisfaction déjà, parce que cela a toujours été l’une de nos réclamations pour l’achèvement du coup d’État. Parce que c’est la tête qui a quand-même bougé, mais ces conseils communaux constituent des bras armés de la troïka. Disons qu’il était important qu’ils soient remplacés par des délégations spéciales neutres, pour que la transition soit neutre à la base. Mais ceci ne suffit pas, l’administration publique aussi a été infectée. Vous avez vu de manière visible que les membres des partis politiques ont été soit pris dans l’administration de manière fictive sans concours, sans qualité. Donc, il est important que cela soit nettoyé et qu’il y ait un nouveau recrutement pour que nous ayons des cadres neutres et une administration neutre. Donc, cela va nous permettre de neutraliser complètement l’administration qui reste très politique. Je crois que ce problème se pose aussi dans l’armée et le travail est en train de se faire. Ceci n’est pas facile, mais c’est important que l’administration publique et militaire soient neutralisées, pour que nous ayons une administration vraiment neutre », a expliqué M.Haba.
Cependant, Haba souligne que ces mesures ne suffisent pas et insiste sur la nécessité de réformer en profondeur l’administration publique. Il met en lumière le caractère politique de certains postes administratifs occupés par des membres de partis politiques sans concours ni qualifications. Selon lui, un nettoyage de l’administration et un nouveau recrutement sont indispensables pour établir un corps administratif neutre et apolitique. Il souligne également l’importance de neutraliser l’armée dans ce processus.
Un autre point évoqué par le coordinateur du FNDT est la dissolution des nombreux partis politiques en Guinée : « Le dernier point, ça sera la dissolution des partis politiques que nous avons toujours réclamée, parce qu’avec nos 200 et quelques partis, il est important de réduire le nombre des partis. Et cela passera nécessairement par la nouvelle constitution », sollicite-t-il.
Il espère que cette réduction des partis politiques se fera à travers une nouvelle constitution, permettant ainsi l’émergence de partis institutionnels non basés sur des affiliations ethniques ou communautaires. Cette démarche, selon lui, favoriserait une gouvernance plus efficace et faciliterait les réformes nationales : « Nous espérons que le CNT, le CNRD et le gouvernement prendront tout le courage nécessaire pour répondre à cette aspiration du peuple de Guinée, qui voudrait que le nombre de parti soit renduit pour que nous ayons des partis institutions qui ne soient pas ethniques, communautaires. Et qu’ils puissent faire une bonne gouvernance en leur sein à travers des primaires, pour que nous sortions de cette question lancinante de plus de 200 partis politiques qui polluent l’atmosphère politique du pays et qui rendent difficile toutes les réformes que nous entreprenons».
Damba Morlaye, pour Laguinee.info