L’annonce du président de la Transition guinéenne, le Colonel Mamadi DOUMBOUYA, sur l’installation des délégations spéciales dans les communes dès le premier trimestre de 2024, suscite des réactions contrastées parmi les habitants de la commune urbaine de Faranah.
L’annonce, faite lors du discours de présentation des vœux pour la nouvelle année, a généré des avis mitigés au sein de la population. Certains citoyens expriment leur mécontentement, soulignant la nécessité d’organiser des élections pour remplacer les maires élus actuels, et craignant que cette mesure n’engendre davantage de tensions et de divisions au sein des communautés locales, rapporte le correspondant de Laguinee.info basé dans la région.
Diawa Oularé, acteur de la société civile à Faranah, a exprimé ses réserves: « Malheureusement moi je n’ai pas apprécié le discours du président compte tenu de la situation actuelle de ce pays. Actuellement, il y a beaucoup de crises dans le pays. L’expérience a prouvé que l’élection de 2018 a été émaillé de beaucoup de problèmes dans ce pays-là. Vouloir dire encore d’installer les délégations spéciales et l’engagement que le président a pris le 5 septembre 202, il a parlé l’élections. Moi, je pense qu’au lieu d’installer les délégations spéciales, je préfère organiser des élections pour remplacer les maires élus. Je pense que qu’’installer les délégations spéciales, ça va créer d’autres problèmes dans les communautés, dans les localités, communes urbaines et communes rurales. Depuis l’annonce jusqu’à maintenant, les gens ont commencé de rentrer par-ci et par-là. Donc, ça veut dire que ça commence à diviser la population, ça commence à créer d’autres tensions dans la cité », a-t-il déclaré.
Cependant, d’autres résidents comme Jean Paul Millimouno, professeur de lycée et engagé dans l’histoire de la ville, soutiennent la démarche présidentielle. Il fait confiance au président de la Transition et soutient : qu’ « il a montré qu’il a la volonté de céder le pouvoir en passant d’abord l’installation des délégations spéciales, en même temps l’engagement de la jeunesse à qui il a promis et le retour à l’ordre constitutionnel. Ses propos m’ont beaucoup impressionné. Concernant l’installation des délégations spéciales, je ne vois pas vraiment de problème dans ça. Si le choix est vraiment bien effectif pour dire réellement qu’il y a l’équité, l’équilibre sur les personnes qui sont conscientes ce n’est pas n’importe porte qui mais les personnes vraiment qui ont la bonne volonté de faire diriger les communes et de faire bien le travail de l’État et toute la population ».
Pour Habib Cissé, militant du RPG Arc-en-Ciel, cette annonce représente un soulagement, car les mandats des conseillers communaux sont arrivés à terme. Il déclare : « Moi, en tant que militant du parti RPG- ARC EN CIEL, je me réjouis de cette déclaration car les mairies qui gère les marchés et autres. Donc, le pouvoir aussi a besoin du changement, mais qu’il [président, ndlr] associe les politiques pour mieux faire », dit-il.
Malgré ces points de vue divergents, cette décision rencontre une certaine réticence parmi les citoyens de Faranah, qui expriment des doutes quant à la moralité du ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation pour assurer la crédibilité de cette démarche.
La mise en place des délégations spéciales dans les communes reste un sujet de débat passionné, témoignant des opinions partagées quant à l’approche à adopter pour assurer une gouvernance efficace au niveau local.
De Faranah, Ibrahima Oularé, pour Laguinee.info
