vendredi, novembre 22, 2024
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Sidya Touré à l’assemblée générale de son parti : « Le dialogue, c’est larme des forts »

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Le président de l’Union des Forces démocratiques de Guinée (UFR), s’est exprimé sur la situation sociopolitique de la Guinée, ce samedi, 16 décembre 2023, à via un appel audio, lors de l’assemblée générale de ce parti. Par cette communication, l’ancien premier ministre a touché des sujets liés à la restriction des médias guinéens et le cadre dialogue souvent voulu par les acteurs politiques dont sa formation politique, l’UFDG, le RPG et autres, rapporte une journaliste de Laguinee.info qui était sur place.

En ouverture de son discours, le chef de l’UFR a d’abord exprimé ses respects envers feu le Général Lansana Conté, ancien président sous lequel il a exercé en tant que Premier ministre. Il a saisi l’occasion pour évoquer le stade de développement qu’atteignait la Guinée à l’époque où il occupait ce poste ministériel.   L’ancien Premier ministre a aussi mis en avant les initiatives déployées pour stimuler l’ouverture des médias privés dans un contexte où ces canaux n’existaient pas.

« Nous sommes à la dernière assemblée 2023. Je salue tout un chacun. J’aimerais, comme cela va correspondre à la commémoration du décès de mon ancien patron et grand-frère, le président Lansana Conté, j’aimerais bien lui rendre un hommage en particulier. J’ai rencontré le président Conté au lendemain du coup d’Etat, pratiquement dix jours. Et moi, ça faisait 23 ans que je n’étais pas régulier en Guinée. Je dois dire que beaucoup de gens parlent aujourd’hui, mais s’ils savaient où était la Guinée en 1984, je vous assure, ils comprendraient. J’ai essayé d’aller à Boké, le goudron s’arrêtait à Dubréka comme en 1958. Je l’avais laissé là-bas et il était encore à ce point-là. Il n’y avait pas de Bac à Boffa, pas de pont, il n’y avait pas route. En 1986, nous avons racheté l’usine Entag, il n’y avait même pas de route pour arriver là-bas. Nous n’avions pas de presse à l’arrivée du pouvoir des militaires en 1984. Le premier qui a essayé de faire cela en publiant des lettres qu’il distribuait beaucoup, c’était le doyen Bah Mamadou, parce qu’au lendemain de la révolution, personne ne savait comment faire ? Il y a eu beaucoup de problèmes avec les militaires, mais on a fini par accepter les journaux. Ce qui manquait, c’était la presse orale, notamment les radios privées. Nous avons dû faire les manifestations en 2005, pour que le président Conté prenne un décret autorisant l’ouverture des radios privées»,  a-t-il expliqué.

Sidya Touré a manifesté son profond désarroi face à la campagne orchestrée par les autorités militaires à l’encontre des médias privés.« Quand on me dit aujourd’hui qu’on les ferme, je suis vraiment très triste », a-t-il déclaré.

En continuant sa déclaration, il a fait mention des pourparlers engagés qui ont conduit à l’établissement de la Commission électorale indépendante. En conséquence, Monsieur Touré a mis en lumière l’impératif pour le CNRD d’engager un dialogue avec les représentants de la classe politique.

« Mais ce n’est pas tout. Nous avons eu trois mois de négociation en 2007, pour mettre en place la commission électorale nationale indépendante (CENI). Ça veut dire qu’on pouvait discuter… Et à l’époque, on discutait. Donc, la discussion doit revenir. Le dialogue, c’est larme des forts. Tout le monde a un objectif pour la Guinée. Si vous voulez arriver à de bons résultats, il faut confronter votre volonté de développement de notre pays avec la même volonté des autres mais peut-être dans un cadre différent. Voilà pourquoi, un dialogue doit se tenir », a expliqué longuement Sidya Touré.

Sidya Touré, a exprimé sa consternation face à la situation actuelle, qualifiant ce moment de regrettable. Il a souligné que malgré la voie tracée par le président Conté pour la liberté de la presse orale, il constate un effort apparent visant à restreindre la liberté de la presse aujourd’hui. Il a appelé à abandonner de telles orientations et a plaidé en faveur d’un dialogue inclusif, affirmant que c’est la voie à suivre pour progresser. L’opposant a souligné que le désir commun est de voir la Guinée évoluer positivement, avec des conditions de vie améliorées pour ses citoyens. Tout de même, il a insisté sur la nécessité d’une participation collective, en mettant l’accent sur la nécessité que tous les Guinéens s’assoient autour de la table pour discuter, rejetant toute autre condition.

« Je le dis, je le réaffirme, nous voulons tous le bonheur de la Guinée. Il n’y a pas quelqu’un en Guinée, qui veut plus le bonheur de la Guinée plus que nous autres. Et la seule solution, c’est de sortir de la méfiance et s’installer dans une discussion. Nous continuons à souhaiter ce dialogue inclusif, du fait que les principaux partis d’opposition ne sont pas exclus de la discussion. Il ne faut pas se taper la poitrine pour ça. Nous sommes tous en train de parler de la Guinée. Tout le monde a des raisons de vouloir le développer d’une manière ou d’une autre. Mais si nous mettons nos efforts en commun, partout où il y a la paix, l’entente des politiques, où il y a l’entente avec le gouvernement, le pays se développe. Nous sommes dans un cadre bien connu qui est le nôtre aujourd’hui »,

Pour ce qui est de l’attitude des autorités militaires de faire fi aux sanctions et aux menaces de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, Sidya Touré a soutenu que la Guinée ne peut être un pays fermé aux autres.

« La CEDEAO n’est pas notre ennemie. C’est quoi la Cédéao ? C’est une association d’Etats. Nous qui avions vu cela se créer et cela se faire pendant la révolution en Guinée, ils ont accepté. Mais aujourd’hui, si vous pouvez vous lever le matin pour dire je m’en vais à Dakar. Tu prends l’avion, tu vas à Dakar, tu prends l’avion, tu vas à Abidjan… c’est à cause de la Cédéao. Sinon avant, il fallait avoir un visa. Cette ouverture seulement en soi, si on a de l’électricité aujourd’hui dans un endroit comme N’Zérékoré, c’est à cause de la CEDEAO. Il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. La Guinée ne sera pas fermée. Nous avons essayé cela de 1958 jusqu’à 84, on a fermé le pays, le résultat, on l’a vu. Il faut nous ouvrir vis à vis à des autres », dira le leader de l’UFR.

 

Sirani Diabaté, pour Laguinee.info

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