En 2023, la commune de Ratoma a enregistré un nombre significatif d’événements marquants au sein de son état civil. Ce jeudi 28 décembre, Monsieur Aliou Souaré, chef adjoint du service à l’état civil de la commune, a accordé une entrevue exclusive, dévoilant des statistiques clés révélatrices des avancées et des enjeux liés à l’enregistrement des événements civils.
Les chiffres divulgués lors de cette rencontre démontrent une croissance notable par rapport à l’année précédente. En effet, selon les données partagées par M. Souaré, la commune a enregistré pas moins de 12 000 naissances, 3 200 mariages et 199 décès au cours de l’année écoulée, rapporte Laguinee.info à travers un de ses reporters.
« Du 1er janvier 2023 jusqu’à date c’est à dire aujourd’hui 28 décembre, nous avons enregistré 12 000 naissances directes, 3 200 mariages, et 199 décès enregistrés, nous observons une nette croissance par rapport à l’année précédente », a déclaré Monsieur Souaré.
Au-delà des chiffres, les 19 160 actes de naissance régularisés révèlent une réalité concernant l’accès concret à l’état civil. La numérisation, bénéficiant du soutien financier de l’Union européenne et d’ENABEL, occupe une place essentielle dans ce processus, ayant déjà abouti à la production de 92 000 actes à ce jour. « On a régularisé 19160 actes de naissance, ça veut dire que ceux-ci sont passé d’abord par le Tribunal pour venir à la commune faire leur transcription et je pense qu’on aura les 20000 d’ici la fin de l’année vu le rythme », clarifie-t-il.
Cet administrateur a également fait cas des opérations de numérisation des actes d’état civil engagée l’Etat. « De l’autre côté, il y a des opérations de numérisation des actes en vue d’obtenir des cartes d’identités biométriques. Donc, cette numérisation depuis le début jusqu’à nos jours, on a produit 92000 actes. De l’autre côté, il y a un système qui est financé par l’Union Européenne et exécuté par ENABEL qui a digitalisé des documents qui étaient archivés au nombre de 45 000 et ça continue. L’État a mis beaucoup de structures d’intervention pour que l’état civil soit connu et que les déclarations soient effectives. Je ne sais pas si c’est la pauvreté ou quoi qui fait que beaucoup d’enfants ont raté l’enregistrement en temps normal. Vous comparez les chiffres entre les naissances en temps normal et les régularisations vous verrez qu’il y a un grand écart. Notre objectif est que, dès que tu es né, tu obtiens ton extrait mais les gens comprennent mal. Et laissez-moi vous dire, si un extrait de naissance n’est pas obtenu à temps, il sera obtenu sous forme d’un jugement supplétif », a-t-il rajouté
La multiplication croissante des jugements supplétifs devient une source de préoccupation. Selon Monsieur Souaré, cette tendance découle des changements intervenus dans les écoles. En effet, des ajustements sont devenus nécessaires à cause de l’ajout du prénom du père, de la mère ou du nom du village de l’enfant aux documents existants. : « Je comprends également la prolifération de ces jugements supplétifs qui est due à certaines modifications au niveau des écoles, on augmente toujours le prénom du père ou de la mère de l’enfant et voir même les nom des villages et face à ces facteurs, arrivés là, ils sont obligés de faire des jugements rectificatifs et des nouveaux jugements supplétifs de naissance », se préoccupe-t-il.
Monsieur Souaré, en fervent défenseur de l’enregistrement rapide, met en lumière l’importance cruciale de la digitalisation des actes. Dans son intervention, il alerte sur les conséquences néfastes d’un retard dans cette démarche, soulignant la nécessité urgente d’une sensibilisation étendue quant aux répercussions sociales et familiales.
En comparant les statistiques entre les naissances régulières et celles dont l’enregistrement est différé, il pointe un écart significatif.
De même, il préconise une politique robuste d’enregistrement des décès, insistant sur l’impact direct de cette procédure sur les droits familiaux et sociaux. Son appel vibrant à une responsabilité collective pour promouvoir une culture d’enregistrement met en garde contre les risques encourus par les bénéficiaires en cas de défaut d’enregistrement, soulignant ainsi les enjeux cruciaux pour les ayants droit. « Le monde vire vers une digitalisation des actes. Et avoir un acte de décès, de naissance et de mariage te donne droit à certains services publics familiaux et sociaux. Maintenant, si tu as un décès, tu ne l’enregistres pas, dis-toi que les ayants droit risquent de perdre beaucoup de choses. Donc, il faut que la culture à ne pas décaler un décès soit largement médiatisée au niveau de tous les coins de la République, même s’il faut faire des structures locales d’enregistrement des faits de décès. Il faudrait qu’une forte politique d’enregistrement des décès soit menée par l’Etat ou les communautés pour que cette nomenclature de faire soit ficelée de la base pour agrandir le taux d’enregistrement. Si cela n’est pas fait, on sera tous responsables. Ici, si tu n’as pas un compte en banque ou des biens que l’Etat gère, on ne s’en fiche pas mal.» a-t-il largement expliqué.
Barry Diop, pour Laguinee.info