Depuis près d’un mois, l’accès aux réseaux en Guinée est devenu difficile. Les autorités de la transition ont décidé de restreindre l’accès à ces plateformes digitales sans communication officielle du gouvernement. Une situation a des impacts négatifs sur les activités des entrepreneurs en ligne. À Kindia, de nombreux citoyens expriment leurs inquiétudes face à cette restriction d’internet, en particulier ceux qui gèrent leur commerce en ligne et les professionnels de l’informatique. Le correspondant régional de Laguinee.info, a recueilli les témoignages de quelques personnes affectées par cette situation.

Mamadou Doulnè Barry, un vendeur en ligne, exprimant son désarroi, souligne : « Cela fait maintenant un mois que nous n’avons pas accès à internet, et c’est vraiment problématique pour nous, surtout pour ceux qui vendent en ligne. Cela impacte grandement nos activités car nous perdons le contact avec nos clients. La rareté de la clientèle ne nous arrange pas du tout. Actuellement, pour accéder à Facebook, nous sommes obligés d’utiliser un VPN, et cette application pose parfois problème. Il est vraiment nécessaire que le colonel et son gouvernement résolvent ce problème au plus vite. »

Oumar Kourouma, informaticien à la Maison des Jeunes de Kindia, ajoute : « En tant qu’informaticien ici, notre travail dépend beaucoup de la connexion internet, notamment pour le dépôt de dossiers. Par exemple, lors du dépôt de dossiers pour le recrutement à la Fonction publique, j’avais besoin de la connexion pour travailler avec les clients qui venaient. Je me suis donc retrouvé à utiliser un VPN pendant les heures restreintes, mais ce type d’application n’est pas sécurisé, surtout en ce qui concerne nos données. »

Un acteur de la société civile et entrepreneur, Bob Ibrahima Sory Diakité, condamne fermement cette privation d’accès aux réseaux sociaux : « Être privé d’internet depuis un certain temps est inacceptable. Nous vivons au 21ème siècle où internet est devenu un moyen efficace de communication, contribuant à de nombreux secteurs d’activité. Maintenant, que faire lorsque nous sommes privés de ce mode de communication ? Le Colonel Mamadi Doumbouya et son ministre de la communication doivent résoudre ce problème qui affecte notre pays actuellement. »

Ce n’est pas seulement l’accès aux réseaux sociaux qui est restreint. Des médias privés sont victimes de brouillages de fréquences et de retrait de chaînes de télé des bouquets câblés par Haute autorité de la Communication (HAC) qui avance l’argument d’« impératifs de sécurité nationale ».

Tous les Guinéens se demandent à quand la fin de cette violation de la liberté d’information et d’expression.

Depuis Kindia, Joël Francis Kolié 33.10, pour Laguinee.info