Dans un revirement de position abrupt, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a finalement reconnu le renversement du président Mohamed Bazoum lors du récent coup d’État perpétré par les militaires au Niger. Ce changement de perspective survient après une série de sanctions initiales sévères imposées au pays et à la junte militaire par l’organisation sous-régionale, rapporte Laguinee.info à travers un de ses journalistes.
Lors du 64e Sommet tenu à Abuja au Nigeria, la CEDEAO avait initialement refusé de reconnaître le coup d’État au Niger et avait maintenu sa loyauté envers Mohamed Bazoum en le considérant comme le président légitime du pays. Cette position avait conduit à des sanctions et à la suspension du Niger des organes de décision de la CEDEAO.
Cependant, dans un communiqué officiel publié le 14 décembre 2023, la CEDEAO a clarifié sa position antérieure, reconnaissant désormais le renversement effectif du gouvernement de Mohamed Bazoum par la junte militaire. Par conséquent, la CEDEAO a maintenu la suspension du Niger de tous ses organes de décision jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel dans le pays.
Le revirement de la CEDEAO souligne une volonté de négocier avec la junte militaire afin de garantir un retour rapide à la stabilité constitutionnelle au Niger. Cette volte-face pourrait ouvrir la voie à des pourparlers entre l’organisation régionale et les militaires en vue d’une résolution pacifique et d’une transition vers un gouvernement démocratique.
Cette décision de la CEDEAO intervient dans un contexte de tension croissante, marqué par des menaces d’intervention militaire pour restaurer Bazoum au pouvoir, qui n’ont cependant pas été mises à exécution jusqu’à présent.
Il reste à voir comment les pourparlers entre la CEDEAO et la junte militaire évolueront et si un consensus pour un retour à la stabilité constitutionnelle sera atteint dans un avenir proche. La situation politique au Niger demeure donc un enjeu crucial pour la région ouest-africaine et suscite des préoccupations quant à la stabilité politique et institutionnelle dans le pays.
Boundèbengouno, pour Laguinee.info