La soirée récente consacrée à l’élection de Miss Guinée a été marquée par un tollé grandissant dès le lendemain matin. L’octroi de précieuses bourses d’études aux trois lauréates pour intégrer des institutions prestigieuses telles qu’Harvard, Cambridge et Oxford a suscité une profonde incompréhension. En effet, il est notoire que l’État oriente souvent les brillants lauréats du baccalauréat vers des établissements de moindre renommée, au Maroc et à Cuba par exemple, négligeant parfois, pendant de longs mois, le versement de leurs fameliques    bourses d’entretien.

Ce dysfonctionnement dépassant le domaine académique transcende également les arts, le sport, les innovations techniques voire l’engagement militaire, où seuls quelques privilégiés, parmi les plus méritants, se voient accorder des récompenses en adéquation avec leurs efforts prodigieux.

Cette politique discriminatoire dans l’octroi des opportunités risque non seulement d’altérer l’ardeur des jeunes esprits brillants, mais également de compromettre sérieusement l’avenir de la nation. En refusant de célébrer la méritocratie dans tous les secteurs, la Guinée étouffe l’élan ambitieux de sa jeunesse, restreignant ainsi leur contribution à l’essor national.

Il est impératif, à ce stade, que les autorités s’affranchissent de ces pratiques obsolètes et iniques. La jeunesse mérite un avenir où la reconnaissance des mérites académiques et des talents, quel que soit le domaine, se fait sans distinction.

L’octroi des bourses d’études ne saurait être occasion de ségrégation, mais plutôt une opportunité équitable pour tous les jeunes prometteurs, leur permettant de contribuer positivement à la société. Il est temps d’établir une politique éducative qui prône véritablement les valeurs du mérite, de l’excellence et de l’égalité des chances pour tous.

Par Mohamed Mara