La Guinée tend peu à peu vers l’organisation d’élections devant mettre fin à la période de transition. Pour y arriver, les acteurs sociopolitiques, les institutions et organisations sont à pied d’œuvre. C’est dans ce contexte que National Democrate Institute (NDI) et la Fondation des systèmes électoraux (IFES), sur financement américain à travers l’USAID ont lancé ce jeudi 16 novembre 2023 à Conakry, un atelier de formation en faveur des hommes de médias, des acteurs de la société civile et des blogueurs sur la lutte contre désinformation.
Plus d’une vingtaine de jeunes et femmes vont bénéficier du 16 au 18 novembre, des notions liées au rôle des journalistes dans une société démocratique. L’idée est de faire en sorte qu’au sortir de ladite formation, les participants puissent être en mesure de décortiquer la désinformation, en vue de pouvoir faire un « distinguo » entre la malinformation, la mésinformation, mais aussi la propagande afin d’éviter la manipulation qui intervient surtout en période électorale, rapporte un journaliste que Laguinee.info a dépêché sur place.
Dans son discours, la Directrice de National Democrate Institute (NDI) en Guinée, a indiqué que la contribution de son institution à cette formation est essentielle, en ce sens qu’elle vise à façonner une société bien informée.
« En Guinée où les œuvres de la démocratie sont en cours de consolidation, l’impact de la désinformation peut être fatal. Elle peut influencer l’opinion publique, déformer les processus démocratiques, éliminer la confiance en nos institutions. Par conséquent, cet atelier est nécessaire. Chers participants, vous apprendrez une expérience pratique, avec des outils pour la vérification des faits, des images, des cas et plus encore. Nous analyserons des études, scénarios pertinents pour notre contexte inné. (… ). Avant de commencer cet atelier, unissons-nous dans l’engagement, la responsabilité et le professionnalisme », a souhaité Madame Ramda Farhat.
Présent à cet atelier, le représentant de la Fondation Internationale pour les Systèmes Électoraux (IFES) a dit toute sa satisfaction et le fait d’avoir la possibilité de travailler avec le peuple de Guinée. Ayant à peu près des mêmes objectifs avec le NDI, cette autre institution qui développe également ces thématique liées à la désinformation.
« Nous avons la possibilité aujourd’hui de pouvoir mettre à votre disposition, des stratégies de gestion de la crise de désinformation. Nous allons aussi élaborer dans le même contexte, un document qui est le manuel sur la désinformation qui sera déversé dans les outils de cette formation. Tout ça, pour vous dire que le NDI et nous IFES, nos interventions sont très complémentaires. D’un côté, le volet institutionnel qui est assuré par nous et le volet avec les organes de presse et journalistes, c’est c’que fait aujourd’hui la NDI. Tout ce qui est recherché derrière cela, c’est d’informer car un journaliste non informé est un danger ambulant », a mentionné Mountaga Sylla.
Au nom de la ministre de l’information et de la communication, le Directeur du centre de formation et de perfectionnement en technique d’information et de communication a, avant d’ouvrir officiellement cet atelier, indiqué que la désinformation et la mésinformation sont devenues des règles et la bataille pour le contrôle des médias. Ce procédé est, selon lui, devenu un enjeu mondial, du point que si l’on n’a pas les outils à cet effet, l’on peut être dépassés par l’enjeu qui peut nous amener dans la perversion de la communication. Pour Abdoulaye Djibril Diallo, il faudrait que les journalistes professionnels acceptent de se remettre en cause.
« Aujourd’hui, à regarder l’enjeu de la communication à travers le monde, vous vous rendez compte effectivement du rôle qui est le vôtre dans la construction, l’apaisement, le renforcement du vivre ensemble à travers la société. C’est pourquoi au ministère de l’information et de la communication, nous sommes conscients que la désinformation, la rumeur s’arrêtent dès que les journalistes prennent la parole. Cet outil s’appelle, la formation. Si vous n’êtes pas formés, vous ne pouvez pas porter la communication. Vous serez simplement un vecteur de désinformation et cela contraste avec la mission du journaliste. C’est pourquoi le département accompagne les médias dans les renforcements de capacités pour que désormais, les journalistes obtiennent tous les outils pour qu’ils réussissent demain à contrer la désinformation, qui est devenue un enjeu majeur dans la vie des sociétés. Et pour cette raison, nous invitons les journalistes à s’armer de courage, à ne pas s’abreuver à la rumeur, mais plutôt de se remettre en cause et de renforcer ses capacités. Au niveau du ministère de l’information et de la communication, nous partageons tout idéal qui voudrait que le journaliste soit un avant gardiste de la démocratie et de l’État de droit. Alors au nom de la ministre, je déclare ouvert ledit atelier de renforcement des capacités des journalistes du public et privé, des blogueurs également sur le rôle du journaliste dans la société », a-t-il confié.
Il faut noter qu’il sera aussi question au cours de ce partage d’expérience, d’orienter les débats sur les motivations des campagnes de désinformation, les principes de la vérification des faits, mais aussi s’enquérir aussi des notions de respect du Code de bonne conduite et de la législation sur les médias.
Ibrahima Sory Diallo suit cette formation pour Laguinee.info