Le site Guineematin.com est enfin libre. Il est accessible sans VPN. C’est ce qui a été annoncé ce lundi 6 novembre 2023, au cours d’une conférence de presse à la Minière, par le Syndicat des Professionnels de la Presse Guinéenne (SPPG), qui annonce par la même occasion l’abandon de ses actions de protestation, a appris une journaliste de Laguinee.info qui était sur place.
Devant les journalistes, l’administrateur général de Guineematin.com, prenant la parole, a d’abord fait une précision.
« Depuis le 15 août le site est restreint, les lecteurs qui sont en Guinée avaient des difficultés d’accès, il a fallut le site Miroir de Reporter sans Frontière, on a fait recours à cela mais malheureusement ce site mirroir aussi n’avait pas de rapport directe avec Guineematin pour ce qui était des cliques on ne se rendait pas compte. C’est une censure et j’ai été énormément surpris et déçu de voir la passivité et la complicité de certains confrères qui sont restés insensibles à cela sachant bien que c’est l’espace public Guinéen qui est restreint, ce sont nos libertés qui sont brimées, ce sont nos droits qui sont bafoués, choses qui n’est pas acceptable. Malheureusement, on a vu beaucoup de confrères se dire agir dans la défense de droit et de liberté, se taire face à cela c’est surprenant. Je pense qu’on est à risque parce que pendant tout ce temps, qu’on bloque l’accès à un site et un beau matin on décide de lever sans aucune communication. Je pense que cela nous met tous en insécurité. Donc les journalistes, les défenseurs des droits humains et des libertés ne devraient pas accepter cela dans un pays », a expliqué Nouhou Baldé.
Le patron de ce média en ligne a ajouté qu’il y a eu beaucoup de personnes qui se sont mobilisées y compris dans les mosquées et les églises :
« Il y en a aussi qui sont allés rencontrer les autorités au milieu de tous on a vu le SPPG se battre dans les médias, dans les rues et subir toutes sortes d’exactions notamment des journalistes qui ont été arrêtés, malmenés et retenus pendant toute une journée au commissariat de police de Kaloum puis au tribunal de première instance de Kaloum, se faire inculper mais qui continuaient à dire tant que Guineematin n’est pas libéré nous continuerons la lutte. Depuis j’étais séduit de la détermination de ces hommes et femmes qui composent le SPPG. J’ai acheté la carte pour être membre aussi parce que je me suis rendu compte que c’est une structure qui est disposée à user de tous les moyens pour accompagner et protéger ses membres, honnêtement ça m’a beaucoup séduit », dit-il.
A son tour, le secrétaire général du SPPG a affirmé que toutes les actions annoncées par la structure qu’il dirige dans ce sens, sont abandonnées.
« On s’était fixé un objectif pour le déblocage de ce site en lançant l’ultimatum de l’acte deux de l’assaut de la dignité et cela a été élargi à l’intérieur du pays à travers toutes nos antennes, heureusement ce week-end on a atteint les 100% de l’objectif qu’on s’était fixé. Au début du combat d’ailleurs quelques jours après l’annonce de la marche du 16 octobre, le site inquisiteur a été libéré; donc, on avait atteint les 50% de l’objectif visé. Ce samedi passé également Guineematin a été libéré et donc après une réunion, nous avons décidé de suspendre nos actions de protestation et que la polémique est derrière nous et rappelons aussi que s’il y a d’autres qui se préparent à agresser la presse, le SPPG est toujours là avec ses associations partenaires », a lancé Sékou Jamal Pendessa.
Sirani Diabaté pour Laguinee.info