Beyla-Kérouané, ce tronçon situé sur la nationale N°2 distant seulement d’une centaine de kilomètres, fait perdre plusieurs jours aux chauffeurs et usagers pour rallier l’une des deux préfectures. Des camions remplis de marchandises en provenance de N’Zérékoré pour la haute Guinée sont bloqués là, embourbés dans la boue. Rencontrés par le correspondant régional de Laguinee.info, passagers et conducteurs d’engins roulants, interpellent les autorités sur le calvaire qu’ils traversent.
Après 2 jours bloquée dans la boue, en partance de Siguiri, Mariame Lama s’inquiette de l’accomplissement de sa mission à temps.
« Je pars en mission à Siguiri pour la présentation des condoléances. On m’a juste donné 3 jours seulement, voilà que j’ai déjà fait 2 jours sur la route. La route est vraiment mauvaise. Les marchandises des gens se détériorent. Ça fait pitié. Ce que je demande au président Doumbouya, c’est de nous aider à faire cette route. Nous souffrons énormément. Le délai de ma mission sera épuisé sans que je ne l’accomplisse et repartir à zéro », se lamente-t-elle.
Cet autre usager n’a pas manqué d’exprimer son mécontentement. « Le tronçon est très très difficile pour le moment à traverser. On a fait ici le lundi, le mardi, aujourd’hui nous sommes le mercredi, trois jours pour le moment, il n’y a pas de passage, tout est bloqué. Mêmes les petits camions n’ont pas accès à la route. Nous transportons les marchandises : l’orange, le fonio, la patate, etc. Nous avons d’autres qui peuvent périr, l’oignon par exemple qui peut pourrir après plus de trois jours dans le camion. Et si tel est le cas, le propriétaire nous embête de leur payer. Donc le peu qu’on cherche, ça devient impossible de l’avoir », déplore Ousmane Camara.
Poursuivant, il lance un message aux autorités de la transition. « Ce que moi je lance aux autorités, au colonel Mamadi Doumbouya, c’est de nous venir en aide par rapport à cette situation de route. Si nous prenons de Kérouané jusqu’à Damaro centre, vraiment cette route est impraticable. Nous sommes citoyens guinéens, il faut que cette route soit faite pour que la population soit à l’aise. Ce message va également à l’endroit de nos autorités locales de nous appuyer, même si la route n’est pas goudronnée mais au moins si elles (autorités ndlr) entretiennent, les transporteurs et les passagers seront toujours contents », plaide Ousmane Camara
Pour rappelle, ce tronçon avait connu le mois dernier une coupure totale causée par l’affaissement d’un pont qui datait de l’époque coloniale.
De N’Zérékoré, Foromo Béavogui pour Laguinee.info