Le Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPPG) a protesté le lundi dernier dans le centre de la capitale pour réclamer la levée des restrictions imposées au site Guineematin. Lors de cette manifestation pacifique, plusieurs journalistes ont été interpellés et d’autres blessés dont Foulamory Bah du site d’information le courierdeconakry.com et Mariam Sall du groupe Hadafo Médias. Ce mardi, 17 octobre 2023, ces deux journalistes se sont rendus dans une clinique privée de la place sise à Cosa dans la commune de Ratoma, pour des soins, a constaté Laguinee.info à travers un de ses reporters.
Foulamory a eu des blessures au niveau de son pied et ressens également des douleurs atroces au niveau de son cou. À sa sortie de la clinique, il affirme avoir fais des examens et des radiographies au niveau de son cou et de ses côtes.
« Hier, dans la soirée, monsieur Baldé m’a appelé pour que je puisse me rendre à Cosa dans une clinique, d’ailleurs je profite de l’occasion pour lui remercier par rapport à tout ce qu’il est en train de faire pour nous. Nous avons fais des consultations par un traumatologue qui nous a demandé de faire des examens. J’ai fais 3 radios, deux au niveau du cou et un au niveau des côtes, puisque j’avais reçu des coups là-bas aussi. Les résultats ont démontré qu’il y a une petite fissure au niveau de l’os et que ça nécessite une hospitalisation de 4 semaines. Donc je dois mettre un collier au niveau du cou pour stabiliser le cou pendant ces 4 semaines. Je remercie également toutes ces personnes qui nous ont soutenu dans cette affaire. Nous demandons justice, je sollicite surtout que l’agent qui m’a frappé au cou avec son fusil soit entendu et qu’il réponde à cet acte devant les juridictions. Quelqu’un qui te frappe au cou c’est quelqu’un qui veut te tuer » a-t-il fait savoir.
Mariam Sall a également subie des coups atroces sur tout son corps. Elle revient sur sa mésaventure
« Je me sens très mal, je n’ai pas pu dormir toute la nuit, je n’ai pas fermée l’œil. Ma tête me fait mal ainsi que mon dos. Ce que j’ai vécu le lundi, c’est une première depuis que j’ai commencé à exercer ce métier. Et ça fait 10 ans maintenant. J’ai couvert plusieurs manifestations à chaud mais la barbarie que j’ai vécue lundi, je n’avais jamais vécu ça. C’est inexplicable franchement, on dirait qu’ils avaient à faire à des bandits. J’ai l’impression que ces agents ont une dent contre les journalistes. C’est avec une violence qu’ils nous ont embarqué dans leurs pick-up jusqu’à la police centrale. Nous, qui avons des blessures avions sollicité d’avoir un médecin sur place pour des soins, mais nos demandes sont restées sans réponse. Ils ont carrément refusé. Ils voulaient nous envoyer à la maison centrale.
Elle demande par ailleurs une solidarité à l’ensemble de la corporation. « Je demande à nos patrons de presse et l’ensemble des associations de médias d’observer une journée sans presse. Aujourd’hui nous sommes ici à la clinique, on s’est fait consulter, puis ils nous ont orienté vers le service de radiographie. Et nous sommes pris en charge par le patron de Guineematin. Il faut qu’on se batte, la presse est une famille. Aujourd’hui c’est Nouhou Baldémais demain ça peut être un autre » a-t-elle fait savoir.
À rappeler que le site Guinematin est inaccessible en Guinée depuis mi-août sans VPN (Réseau Privé Virtuel ndlr).
Quant aux journalistes arrêtés, leur procè est attendu la semaine prochaine.
Barry Diop pour Laguinee.info