Le massacre au stade du 28 septembre en 2009, a été un véritable horreur, selon plusieurs témoignages des victimes qui se sont succédées à la barre du tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la cour d’appel de Conakry. Le témoignage de l’ancien correspondant de BBC Afrique en Guinée, à la barre ce mardi 17 octobre 2023, est aussi venu éclairer certaines réalités de ces évènements douloureux, a appris Laguinee.info à travers un de ses journalistes.

Victime de bastonnade comme plusieurs autres personnes au stade, le journaliste Amadou Diallo est revenu sur certains faits :

« Je suis un miraculeux, je suis un chanceux. Parce que je suis sorti escorté là-bas (stade du 28 septembre ndlr). Beaucoup de personnes tentaient de sortir par ce grand portail. J’ai même vu un mur non loin de ce grand portail qui était effondré sous la pression des manifestants qui cherchaient de passage à tout prix. Ce carnage, c’est la tristesse et c’était malheureux. Je suis en train de rédiger un livre autobiographique sur ce que j’ai vu depuis que je couvre l’actualité guinéenne. Journaliste de BBC et de la RTG depuis 1986, je dis ce qui est arrivé au stade était lamentable parce que ça n’aurait pas dû arriver étant donné que c’était juste une manifestation. Il fallait laisser les gens aller manifester. D’ailleurs, ce jour-là, il n’y avait même pas de sonorisation, aucune disposition n’avait été prise. Donc, Sidya Touré, Cellou Dalein Diallo, Mouctar Diallo, François Fall, Jean Marie Doré ne pouvaient pas se faire entendre. Personne ne pouvait se faire entendre. Les leaders et leurs militants allaient se retrouver là, chanter, danser, prier et retourner à la maison. Donc, ce n’était pas une idée intelligente de déployer des militaires au stade et faire ce qu’ils ont fait », a relaté l’ancien correspondant de BBC Afrique en Guinée.

Rumeur sur les fosses communes

Les avocats de la partie civile dans ce procès ne cessent d’évoquer le cas des corps qui seraient enfouis dans une fosse commune derrière l’aéroport dans la zone appelée Faban. A la question de savoir, s’il a reçu des informations à propos de ce cas, Amadou Diallo dit avoir simplement reçu un appel téléphonique à ce sujet : « On me l’a dit au téléphone », a-t-il déclaré de façon brève.

Sirani Diabaté pour Laguinee.info