C’est peu de dire que le colonel Mamadi Doumbouya est le véritable maitre du temps. Tout laisse croire que le Président du CNRD sait ce qu’il fait et réussit à parvenir à ses fins, le plus souvent. Plus de deux ans après son accession au pouvoir, suite à un coup d’Etat, s’il y avait besoin de le rappeler, le pouvoir militaire résiste à tout. Et déroule son agenda sans coup férir. Aucune agitation et aucune procrastination d’une opposition qui refuse encore de prendre la mesure de ses lacunes, n’ont permis d’avoir une meilleure lisibilité sur la transition. Mais que de procès en césarisme devenu désormais inaudible.
De toute évidence , le temps a révélé les évidences. C’est que la transition doit encore demeurer, aussi longtemps que cela puisse paraitre, malgré les assurances données par le porte-parole du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo, à chacune de ses prises de parole, à propos du respect du l’agenda dynamique convenu avec la CEDEAO. Tout cela peut être un artifice qui n’engage pas le colosse du palais Mohamed 5, peu bavard et qui a même arrêté de réitérer les engagements pris le 05 septembre 2021. Ne pas être candidat lors des consultations électorales à venir. Sauf qu’on est sait pas quand-est-ce que cela va arriver.
La réalité qui crève les yeux et qui s’exprime dans les faits, c’est que le pouvoir militaire n’a aucune envie de se barrer. Il a des arguments pour réussir cette volonté. Du moins pour le moment. Il profite bien de la lassitude de la population qui a tout tenté et n’a pas réussi grand-chose. Les manifestations avec le très regrettable et rituel décompte macabre, devenu hélas banal, ne sont plus une alternative pour amener les autorités à s’inscrire dans une dynamique de dialogue inclusif devant permettre la finalisation du processus de transition. Là aussi, on en a tellement appelé, on en a tellement décompté les morts, et qu’au finisse que c’est pour nourrir les ambitions totalement abjectes.
Le peuple se console avec les grands travaux d’infrastructures. Et le pouvoir militaire prend tous les risques en matière de finances publiques pour satisfaire cette obsession bien saluée par le peuple.
L’ancien légionnaire au pouvoir y attache du prix . A cet effet, il ne peut compter que sur les ressources intérieures pour financer ses projets de développement qui sont une jauge de la misère de la population.
Le statu quo profite bien aux dirigeants du pays, convaincus que rien ne peut les ébranler. Ni la pression extérieure, avec la communauté internationale détournée par les grandes crises confortant ainsi le soutien de la France à la junte. Ni la pression intérieure, car toutes les voies dissonantes sont éteintes ou sont pour la plupart inaudibles. C’est alors une victoire à peine voilée.
Toutefois, Napeleon nous enseigne à propos, que le plus grand péril se trouve au moment de la victoire.
In Djoma