samedi, novembre 23, 2024
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img

Transition : les finances à l’épreuve d’une ambition de développement, quoi qu’il en coûte ! (Edito Mognouma)

À LIRE AUSSI

spot_img

Le Président de la transition ne cache plus son ambition de donner sa priorité au développement du pays. Tant pis pour ceux qui veulent des élections au plus vite pour un retour à l’ordre normal. En tout cas, l’adresse à la nation du patron du CNRD, le 1er octobre dernier, à la veille de la célébration de la fête de l’indépendance, ne laisse désormais aucun doute sur cette volonté inavouée.

Pour rappel, dans son discours qui a désormais le mérite d’avoir clarifié l’ordre des priorités de la transition qu’il cornaque depuis le 05 septembre 2021, le Colonel Mamadi Doumbouya, sans ambiguïté aucune, a dit plus haut et plus fort, que le primordial, c’est d’abord le social, puis l’économique et enfin le politique ou la politique. Peu importe ! Mais on comprend qu’il s’agit de l’activité politique.

Donc, le Colonel-Président dit à qui veut l’entendre, que sa grande préoccupation de l’heure, est de doter le pays d’infrastructures dont il manque cruellement, et ainsi laisser des traces. Cela quoiqu’il en coûte !

On peut comprendre cette obsession avec la taille de l’investissement qui atteint des chiffres record dans la loi des finances rectificative. Le taux de l’investissement se situe autour de 40%, dans un budget qui s’élève à plus de 36 mille milliards GNF.

Pour un pouvoir de transition, le pari est risqué. Voire suicidaire, car les ressources sont limitées. Pas d’appui budgétaire du fait de la situation du pays. Et cela va continuer tant que la situation demeurera ainsi.

Les finances sont alors mises à contribution. Elles seront à l’épreuve de la volonté des dirigeants à parvenir à leur fin.

Ainsi sera décidée une opération de très grande envergure de levée de fonds. Le montant à lever est colossal.

C’est 5 mille milliards de nos francs, soit près de 600 millions de dollars. Ils serviront non seulement à payer les dettes contractées, essentiellement, auprès de futurs créanciers dont le montant s’élève à près de 2 mille milliards GNF.

Un montant contracté sous forme de bons de trésor et d’obligations de trésor, tous arrivés à échéance, aussi paradoxalement que cela puisse être, sous l’exercice en cours. Puis les 3 mille milliards devraient financer d’autres projets prioritaires d’infrastructures.

Pour y arriver, il a fallu une subtilité inédite mêlée au génie du ministre de l’Economie et des finances, qui a amené la Banque centrale à revoir sa politique monétaire.

A cet effet, le comité de politique monétaire de cette institution, a décidé, à l’unanimité de ses membres, selon un communiqué rendu public le 22 septembre, un assouplissement des conditions monétaires, en baissant le taux directeur de 11,5% à 11% et celui des réserves obligatoires de 15% à 13%.

En termes plus simples, la banque centrale vient ainsi de permettre aux banques primaires d’avoir plus de liquidité afin de pouvoir prêter de l’argent au trésor public en partie consumé cette semaine par un incendie qui suscite des interrogations.

Ce prêt, le sera sous forme d’obligation de trésor avec un taux qui varie entre 11% et 13% .

Le risque d’inflation monétaire et de rétrécissement de l’activité économique à cause de la réticence des banques à prêter de l’argent aux PME et aux particuliers, ce risque est à ne pas exclure.

Il constitue, à juste raison, une préoccupation largement partagée, bien que les autorités qui ont imaginé et mis en œuvre cette stratégie inédite, écartent, sans barguigner, avec toute assurance bue, des risques de ce genre.

De ce qui précède, peut-on encore parler d’élections malgré les assurances un peu pompeusement distillées par les autorités ? Mieux, quand l’adversité sur le terrain, de toute vraisemblance, s’essouffle en faveur du pouvoir militaire trop ambitieux ? La réponse ne fait l’objet d’aucune ambigüité.

Dans les quartiers, des citoyens apparemment désabusés par la politique politicienne, laissent entendre que le plus important pour eux, c’est la construction des infrastructures et l’amélioration de leurs conditions de vie.

Ce dernier volet pourrait être l’élément déterminant de la déchéance ou du maintien.

 

In Djoma

spot_img
- Advertisement -
spot_img
spot_img

ECHO DE NOS RÉGIONS