Sur des questions d’intérêt national, qui visent à contribuer à un lendemain meilleur pour nos compatriotes, notre population, particulièrement la jeunesse, est-elle responsable du retard que nous vivons ?
Si la jeunesse est l’avenir d’une nation, quel est l’héritage légué par les générations passées? C’est-à-dire de l’indépendance à notre génération. Cette génération nous fait réfléchir à la situation actuelle de notre pays où la plupart de cette couche juvénile semble banaliser sa responsabilité vis-à-vis de l’évolution et du développement socio-économique de notre Guinée.
Nous vivons dans un monde où la compétitivité de la jeunesse est mise à l’épreuve. Chaque pays, à travers les institutions chargées de la jeunesse, met des dispositions pour former et accompagner leurs jeunes, puis les rendre plus performants et compétitifs sur le marché de l’emploi ou dans le monde du business.
Au moment où les startups fusent de partout avec la présentation des projets et créations innovateurs pour lutter contre le chômage, nos jeunes planifient leurs projets d’immigration. C’est une jeunesse branchée sur les réseaux sociaux pour faire du divertissement et non des créations technologiques.
Si chaque jeune s’identifie à un autre installé dans un pays développé qui vend du vent à ses abonnés pour espérer vivre des likes et commentaires qu’on lui laisse, quel sera l’avenir de ce pays ?
Pourtant, la jeunesse Guinéenne a toujours été présente dans tous les grands évènements de notre pays. De la lutte contre la colonisation pour l’aspiration du peuple avant et après l’indépendance du pays à nos jours en passant par les évènements de 1984, 2006-2007, 2009 et 2010, elle marqué sa présence de manière héroïque.
Mais cette jeunesse a toujours été malmenée et maltraitée par son Etat. Les tueries dans les manifestations de rue le prouvent à suffisance. De nombreux jeunes sont tombés sous les balles en le faisant. La jeunesse guinéenne mérite-t-elle toute cette barbarie de la part de son Etat?
Le constat de ces dernières années nous démontre le rejet catégorique de sa responsabilité concernant les besoins d’une jeunesse envers son Etat. Pour preuve, 98% des manifestations qui se se déroulent dans notre pays sont d’ordre politique. Ce qui signifie que la jeunesse guinéenne est manipulée à bas âge.
Les rapports des ONGs internationales et locales ont démontré que la plupart des personnes qui tombent dans ces manifestations politiques sont des jeunes dont l’âge varie entre 13 et 30 ans. Un constat amère qui doit être pris en compte pour ne pas que ces mêmes pertes en vies humaines se reproduisent.
La population Guinéenne est majoritairement jeune. Mais cela semble être un poids très lourd à porter pour les autorités politiques au lieu d’être un atout pour le rayonnement de notre pays. Les questions de jeunesses doivent être prises en compte par tout Etat sérieux en mettant en place un système éducatif efficace et des formations adéquates aux marchés d’emplois. C’est vrai que les dirigeants actuels ont commencé à montrer des bons signes. Mais ces signes n’apportent pas grand-chose.
Le jeune planifie son projet en fonction de son environnement. C’est pourquoi il doit avoir tous les accompagnements nécessaires pour s’épanouir, se former et se cultiver afin devenir compétitif au niveau national et international.
Les jeunes Guinéens sont oubliés dans les prises de décisions et dans les postes de responsabilités depuis des années. Même si le Gouvernement d’Alpha Condé avait formé et responsabilisé les jeunes du mouvement « 518 » dans des postes de décisions et que ces derniers ont ensuite trahi leurs engagements envers la nation, nous ne pouvons pas mettre cette trahison au compte de toute la jeunesse guinéenne. Au sein de cette jeunesse, nous voyons des engagés dans la politique, au niveau de la société civile et dans les organisations syndicales qui se battent pour le rayonnement de la Guinée.
Avec l’arrivée de la Transition et le travail qu’elle fait déjà, nous pouvons espérer un meilleur changement même si la plupart des Guinéens se sentent écartés et dénoncent les méthodes utilisées. Les choses publiques sont gérées par l’arrogance, manque de compétence et une erreur de jeunesse. Toutefois, si la Transition échoue, on rejettera la faute sur la jeunesse vu qu’elle est actuellement entre ses mains.
La jeunesse Guinéenne doit savoir qu’elle a toutes les potentialités pour développer la Guinée. Il lui suffit juste un accompagnement sincère de la part des autorités politiques. Ainsi, tout citoyen aura de lui-même la détermination de contribuer au développement économique et social de notre pays.
Si par exemple nos autorités pouvaient créer des instituts de formation et d’accompagnement dans toutes les sous-préfectures de notre pays, pour former et accompagner tous les citoyens qui se démarquent dans un domaine qui peuvent faciliter la vie économique et sociale aux autres citoyens, non seulement ça allait diminuer les métiers du secteur informel au profit du formel mais aussi lutter contre le chômage, l’exode rurale, l’immigration clandestine et la cherté de la vie locale.
Une jeunesse bien formée contribuera à créer une économie forte, surtout dans l’industrialisation du pays. La Guinée a beaucoup des matières premières à transformer localement. Mais c’est si la jeunesse est capable de relever le défi technologique et de la main d’œuvre qu’on pourra bénéficier de cette richesse naturelle.
Le problème politique de notre pays est que tous les engagements pris envers la jeunesse sont parfois en contradiction avec la réalité du pays. Sinon, il y a eu beaucoup de mesures d’accompagnement prises dans le domaine de l’entrepreneuriat jeune. Mais au final, elles n’ont jamais donné le résultat escompté.
Le besoin fondamental de la jeunesse actuelle, ce sont la formation, l’emploi, l’accompagnement et la sécurisation de son travail.
Je suis jeune et j’ai droit à tout ce dont un jeune a besoin pour s’épanouir.
Par Souleymane BMB Bah