Pendant cette saison hivernale, l’affluence des clients chez les cordonniers est très minime. Ils reçoivent un à deux clients par jour. Une situation que les vendeurs des chaussures et autres accessoires en cuir déplorent. Rencontrés par une journaliste de Laguinee.info au marché central de Coyah, les cordonniers disent tirer le diable par la queue durant cette période.
Mamadou Saliou Sow explique les difficultés qu’ils rencontrent. « A l’heure-là nous ne gagnons pas de clients. La cause est que si c’est la saison des pluies, les gens ne portent pas de chaussures en cuir, car ils estiment que ça se gâte très vite. Il est très difficile pour nous d’obtenir ces peaux en cuire. Si nous les achetons, il faut les sécher sous le soleil mais à cause de la pluie on n’arrive pas à bien les sécher comme la saison sèche. En plus, les femmes vendeuses de peaux des bœufs pour les sauces, font des grosses commandes chez les bouchers pour trois mois, et pendant ces trois mois c’est elles seules que les bouchers servent. Nous qui partons acheter une à deux peaux, obtenons difficilement à moins que tu aies des relations avec les bouchers. Le prix d’une peau de bœuf varie entre 250 mille à 300 mille francs guinéens, si c’est une chèvre, c’est entre 40, 50, jusqu’à 60 mille. En plus de ça, nos matériels sont difficiles à avoir. Certains matériels sont importés du Sénégal, si tu n’as pas de connaissance, tu n’en auras pas. Il y a aussi l’absence des machines à coudre pour les chaussures, nous utilisons des aiguilles pour coudre nos chaussures et parfois on se blesse avec ces aiguilles. C’est très compliqué », a-t-il expliqué.
Poursuivant, il parle de la rareté de la clientèle. « Une paire de chaussures de bonne qualité se négocie entre 90 à 100 mille en période hivernale, contrairement à 60 et 70 mille en période sèche. Nous utilisons les peaux de bœuf qui sont dures pour la tapette d’en bas et le dessus de la tapette, on utilise les peaux de bouc ou de chèvre très fines. A l’heure-là nos clients viennent au compte-goutte, une à deux clients par jour, car les chaussures sont chères et les gens n’ont pas assez de moyens », a conclu Mamadou Saliou Sow cordonnier.
Il faut noter que le métier de la cordonnerie fait vivre beaucoup de famille en Guinée et c’est aussi une source d’emploi.
Mariama Dalanda Bah pour Laguinee.info