C’est un Élie Kamano très tranchant qui s’est exprimé ce mercredi 13 septembre 2023 sur la gestion de la transition en République de Guinée chez notre confrère de FIM Fm dans l’émission Mirador.
Au sujet de la mobilisation des ressources pour le déroulement du chronogramme de la transition, Élie Kamano a affirmé qu’on ne peut se montrer souverain devant une institution, et lui demander d’être ton garant chez les institutions financières, rapporte Laguinee.info à travers un de ses reporters.
« On ne peut pas tenir un discours de souverain devant la CEDEAO et lui demander d’être garant auprès des bailleurs de fonds. Pour moi, la Guinée a toutes les ressources nécessaires pour organiser ces élections. Elle doit tout simplement mettre de l’ordre dans ses affaires. Sur d’autres plans, nous avons un porte-parole qui s’active beaucoup plus sur l’UFDG que sur le respect des 10 points qu’il a déroulés devant le peuple. Personnellement, j’avais défendu ce calendrier bec et ongles dans les médias, ça m’a vallu ce que ça m’a vallu, mais j’ai assumé. Je constate que les 600 millions de dollars qu’on a demandés aux bailleurs avec la bénédiction de la CEDEAO, pour la tenue des élections est beaucoup plus d’actualité aujourd’hui que des engagements qu’on prenait devant le peuple. Pourquoi je parle de « qu’on », parce que je fais partie de ceux la qui ont défendu ce calendrier et les dix points. Ma peur se situe au niveau du déficit de communication entre les membres d’un même navire. Si vous nous dites que vous pouvez chronologiquement respecter le calendrier que vous avez elabore, dans le temps vous même avez choisi, nous on défend cette position. Mais si vous sortez avec d’autres déclarations qui remettent en cause celle que nous défendions, moi je m’arrête tout de suite et je pose des questions. (…). Le président Doumbouya est une chance pour la Guinée, mais je demande ceux qui sont auprès de lui, d’utiliser la marque Doumbouya a bon escient. J’assume ce que je dis et j’assume mon amitié avec lui, mais je refuse de fermer mon bec devant les erreurs commises par certains, qui pourront le rattraper demain. Je ne lui retire pas mon soutien, je suis encore dans le bâteau. (…). J’ai dit au président dès les premières heures de sa prise de pouvoir, de faire comme Rawlings. C’est-à-dire, au lieu de tirer sur la population, de tirer sur les voleurs de la République. Mais avec ce qui se passe, je ne peux pas me taire là-dessus », a-t-il lancé.